Les Anarchistes (2015) de Elie Wajeman

Après son premier long métrage "Alyah" (2012) avec Pio Marmaï, le réalisateur gagne en ambition et s'attaque au film en costumes, dont il annonce ses références, et pas des moindres puisqu'il s'agit de "Traitre sur commande" (1970) de Martin Ritt et "Donnie Brasco" (1997) de Mike Newell. Le spitch est donc calqué sur ces deux films, à savoir un flic inflitré qui tombe sous le charme de ses nouveaux amis et surtout de l'une d'elle, avec trahison à la clef le tout dans le Paris de 1899 au sein d'un groupuscule anarchiste. Emmené par la jeune garde du cinéma français, le film est dans la veine des grands films romanesque où la petite histoire infiltre la grande Histoire.

Malheureusement jamais Elie Wajeman ne réussit à donner assez de souffle et de passion à un film qui s'approche plus du téléfilm de luxe. Les acteurs sont excellents, outre Adèle Exarchopoulos et Tahar Rahim, il faut également saluer Guillaume Gouix, Sarah Le Picard, Karim Leklou et surtout Swann Arlaud mais leurs personnages sont engoncés dans les stéréotypes d'un scénario convenu et trop cloîtré. A ce niveau il fallait soit prendre plus l'air des faubourgs de Paris, soit carrément tenté un huis clos. Les personnages sont, eux, intéressants bien aidés par des dialogues qui mettent en évidence leurs contradictions, leurs rêves, leur utopie et dans un sens leur naïveté. Mais si l'élégance de la mise en scène et la beauté formelle du bleu photo nous envoûte, c'est un court instant. Ensuite le déroulement du récit est trop convenu, sans surprise et surtout il manque une vraie folie dans la mouvance d'une jeunesse révolutionnaire. Aux vues du projet et du casting c'est donc une déception, un potentiel que le réalisateur pour lequel le réalisateur n'a, semble-t-il, pas eu les épaules assez larges. Dommage bien que ça ne soit pas une catastrophe. 

Note :