Jurassic Park III (2001) de Joe Johnston
Après "Jurassic Park" (1993) et "Le Monde Perdu" (1997) voici donc le dernier de la trilogie qui est tout bonnement celui de trop. À tel point que les soucis ont démarré bien avant le tournage. Steven Spielberg laisse la mise en scène au profit de Joe Johnston, réalisateur de "Jumanji" (1995) et le scénariste David Koepp laisse sa place à plusieurs scénaristes dont Alexander Payne et Jim Taylor qui prouveront leur talent plus tard mais sur des films indés comme "Monsieur Schmidt" (2002) et "Sideways" (2004). Même John Williams n'est plus du voyage, son thème est donc repris par Don Davis (compositeur des "Matrix").
Précisons de surcroît que ce film n'est pas adapté d'un roman de Michael Crichton à la différence des deux premiers opus. Sans matériau d'origine il semble donc que l'élaboration du scénario a été particulièrement fastidieuse, au forcing évidemment il fallait bien surfer sur le succès de la franchise. Premièrement on est surpris de revoir le couple Sam Neil-Laura Dern qui était absent du n°2, pas de Jeff Goldblum mais un nouveau couple (complètement inassorti) avec les acteurs William H. Macy et Tea Leoni. Le scénario est une sorte de survival où des néophytes vont se transformer en aventuriers qui vont tenter de sortir de l'ile qui n'a plus rien d'un parc d'attraction mais bel et bien d'un Monde Perdu, en tous cas ici plus assumé que dans le film précédent dont c'est pourtant le titre. Quand on sait que Spielberg avait comme idée de départ était de faire du personnage de Sam Neil un Robinson Crusoé survivant qu'on découvrait sur l'ile...
Néanmoins il y a la volonté d'enrichir l'univers Jurassic avec entre autres de nouveaux dinosaures avec ici le Ptéranodon (reptile volant) et du Spinosaure (sorte de T-Rex plus longiligne et aimant l'eau). Ce dernier prend une telle importance dans l'histoire qu'il devient l'emblème en lieu et place du T-Rex. Première incohérence du film d'un très longue liste. Rappelons que le Tyrannosaurus Rex est l'animal qui a la mâchoire la plus puissante du règne animal ceci expliquant qu'il n'avait pas de prédateur (juste cet info pour éviter le spoiler !). Plusieurs invraisemblances du même genre et des incohérences parsèment le film et qui parasitent ainsi notre éventuel intérêt. Par exemple quand un dino coupe un avion en deux de façon nette ou le fait qu'un dino préfère des petits hommes à un festin de plusieurs tonnes (?!). Ce film a été une telle déception à tous points de vue qu'il faudra plus d'une décennie pour que la saga soit rebooté avec une suite réussie, "Jurassic World" (2016) de Colin Trevorrow. Cette fois le scénario est trop bancal, trop maladroit sur tous les niveaux pour apprécier pleinement.
Note :