Archimède le Clochard (1959) de Gilles Grangier

par Selenie  -  7 Novembre 2017, 09:45  -  #Critiques de films

Voilà un film particulier dans la filmo du monstre sacré Jean Gabin puisque l'idée même de cette histoire vient de lui, à tel point qu'il est crédité sous son véritable nom Jean Moncorgé. Son projet est co-écrit par le scénariste Albert Valentin (qui a démarré sa carrière en étant non crédité pour son travail sur le film "Boudu sauvé des eaux" en 1932 de Jean Renoir), son fidèle réalisateur Gilles Grangier (6ème film des 12 qu'ils tourneront ensemble de "La Vierge du Rhin" en 1953 à "Sous le Signe du Taureau" en 1969) et enfin par Michel Audiard qui signe également les dialogues.

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Au casting, idem, l'équipe n'est pas dépaysée puisque la grande partie des acteurs a déjà tourné ensemble de Noël Roquevert à Julien Carette en passant par Paul Frankeur, Dora Doll et surtout Bernard Blier avec, toutefois, la présence de Darry Cowl alors en plein boum après le succès du film "Le Triporteur" (1957) de Jacques Pinoteau. Mine de rien, "Archimède le Clochard" peut être considéré comme la première vraie comédie de Gabin, ou comment on suit les pérégrinations d'un clochard parisien qui se refuse à dormir sous les ponts et alors que les travaux avancent à grands pas dans l'immeuble en construction où il a son chez lui, il se met en quête d'un lieu pour l'hiver...

Il faut bien l'avouer, le scénario est un peu léger et la quête même reste un simple prétexte pour laisser Gabin faire le show en clodo bien né, cultivé et anar. Gabin en fait des tonnes et cabotine à tout va en clodo alcoolique qui fait évidemment penser à son personnage dans l'excellent "Un Singe en Hiver" (1962) de Henri Verneuil dans lequel il sera plus subtil mais toujours bien aidé par les dialogues de Audiard. Le film esquinte au passage la haute bourgeoisie et montre l'évolution urbaine de l'époque dans un film populaire et franchouillard. Le film s'avère être un divertissement fort sympathique mais certainement pas un film majeur dans la filmo de la star. En effet, si quelques passages restent savoureux (Gabin danse et vocifère comme personne !) le film repose que sur deux paramètres, Gabin lui-même et Audiard. Retirez Gabin le film perd en puissance, retirez les dialogues de Audiard le film perd de son esprit, retirez les deux et le film ne vaut plus la peine d'être vu. 

 

Note :            

13/20

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