Mon Ket (2018) de François Damiens

par Selenie  -  1 Juin 2018, 09:29  -  #Critiques de films

Premier long métrage en tant que réalisateur pour l'acteur François Damiens qui, pour cette première, a décidé de tout filmer en caméra caché renouant ainsi avec ses débuts de stars des caméras cachés à la télévision. D'ailleurs, après des années de succès il était de plus en plus reconnu ce qui lui fit annoncer 2008 : "Ca devient impossible. Je vais devoir, malgré moi, arrêter les caméras."... Jusqu'à aujourd'hui semble-t-il, les moyens budgétaire du cinéma semble avoir ouvert de nouvelles possibilités. Néanmoins, le concept n'est pourtant pas nouveau, des longs métrages en caméra caché ont déjà fait quelques bébés, citons entre autres "Monsieur Ripois" (1953) de René Clément (seulement partiellement), "Borat" (2006) de Larry Charles, "Les 11 Commandements" (2003) de François Desagnat et Thomas Sorriaux, "Connasse princesse des Coeurs" (2014) de Eloise Lang et Noémie Saglio...

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Donc on suit Dany, un "baraki" qui s'évade de prison pour retrouver son fils, son "Ket"... Pour les explications basiques, un "Ket" c'est une formule tendre et pleine de fierté pour décsigner son fils tandis que "baraki" est un terme que Français Damiens décrit ainsi : "c'est un type sans foi ni loi, complètement en marge des règles de la société. Dany n'a aucun filtre, il fait exactement ce dont il a envie. Cet homme là n'a aucune pudeur, aucune retenue : il n'a aucun complexe, ni de supériorité ni d'infériorité ! Pour moi, c'est une sorte de cow-boy qui navigue entre la prison, la cavale ou la liberté en se sentant chez lui partout... Son sens des relations humaines est très particulier et quand Dany parle à son fils, il le fait comme il le ferait avec n'importe qui..."... En fait, François Damiens vient de tout dire... Malgré la caméra caché, il y a un scénario pour structurer le récit, que Damiens co-signe avec Benoit Mariage, cinéaste déjà reconnu pour des films avec Benoit Peolvoorde comme "Les Convoyeurs Attendent" (1999), "Cowboy" (2007) et "Les Rayures du Zèbre" (2014). A noter que Damiens était déjà dans le second tandis que Tatiana Rojo, la seule actrice pro du film, était dans le dernier... Evidemment on comprend que la logistique a été particulière avec une grosse équipe (40 personnes), et pas moins de 4 heures de maquillage quotidiennes pour François Damiens. Résultat, un film de 01h30 et 25 personnes lambdas piégées (mais qui ont autorisé l'utilisation de leur séquence). Mais le concept n'est pas tout, sur un long métrage on attend un minimum de scénario. On constate que le lien entre le père et le fils n'est qu'un prétexte pour voir déambuler Dany.

Le fiston est sous-employé et, surtout, il n'y aucune scène qui offre un temps soit peu d'émotion (que François Damiens souhaite pourtant !). Non, derrière l'illusion d'un récit structuré, le film s'avère être une succession de séquences façon sketch avec pratiquement aucun lien entre elles. Oui, le système et la lourde logistique n'est pas simple mais quand on veut jouer le jeu d'une histoire construite, narrative  avec un sujet qui tient à coeur son réalisateur-acteur on aurait dû s'attendre à un lien affectif plus probant et un montage plus fluide. Finalement, se refaire les DVD des Caméras Cachés de François Damiens nous feraient toujours autant rire. Heureusement, on adore François Damiens, il emporte l'adhésion haut la main de par l'empathie qu'il a toujours dégagé et la plupart des séquences restent hilarantes

 

Note :              

12/20

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