Matrix (1999) des frères Wachowski

Retour sur le film d'action futuriste dystopique Matrix sorti en 1999, scénario et réalisation signés par les frères Wachowski, avant la sortie d'un quatrième volet annoncé pour 2022, initialement prévu pour 2021 mais les évènements Covid ont décalé la sortie. 

L'histoire est celle de Neo, jeune informaticien qui va être libéré du monde qu'il croit être le monde réel par un hacker nommé Morpheus. Il va être entrainé au combat, puis mené à l'Oracle pour connaître son destin. Il le prendra en main en affrontant les agents de la Matrice afin de libérer Morpheus retenu alors prisonnier. 

Les frères Wachowski, s'amuse d'une interprétation libre sur le fond du film laissant le spectateur choisir la direction qu'il souhaite prendre, est ce conscient ou inconsciemment que Neo plonge dans la réalité ? La mise en avant des "machines" est-elle mauvaise dans notre société actuelle ? Il est possible de décliner nombreuses questions sur le sens du film. D'un point de vue visuel, Matrix est un peu conçu comme un jeu vidéo, des tons gris, verts et bleus sont la base du film et les déplacements se font sur des points clés, les personnages sont très manichéens, tout se joue sur les ombres, les contrastes et les lumières pour distinguer les deux ensembles : la matrice et le monde réel. La technique du "bullet time", apportée pour les scènes d'action est absolument superbe pour l'époque, peu utilisée dans les films alors, apporte aux effets spéciaux une forme de chorégraphie dans lesquels les personnages prennent vie au ralenti. On y voit toute la complexité d'un monde dans lequel on n'a pas pleinement conscience, jeu parfait des réalisateurs pour ancrer un peu plus un synopsis finalement assez simple : un homme qui doit sauver la réalité. Les dialogues assez complexes sont fermement écrit pour perdre le spectateur dans une interrogation constante, de savoir exactement ce qui se passe mais là, il manque de cohérence pour pouvoir vraiment avoir de poids, on arrive dans une fausse complexité qui n'apporte pas grand chose à l'histoire. 

Les acteurs participent pleinement à la réussite du film, les jeux sont très bien exécutés que ce soit pour les personnages principaux que secondaires. Le duo Keanu Reeves et Laurence Fishburne donne le ton au film : professeur révélant à l'élu sa position que celui accepte sans se rendre compte que par son dévouement à celui qui l'initie à la réalité, il prendra conscience de qui il est. Une jolie reformulation de ce que l'on a déjà vu mille fois dans de nombreux films. Enfin Hugo Weaving incarne un méchant glaçant et sans pitié qui ira jusqu'au bout de sa mission pour se sauver lui-même. De jolies interprétations donnant beaucoup de caractère à des personnages qui sont en manque de complexité. 

Le film fait de nombreuses références littéraires ou cinématographiques, Alice aux pays des merveilles (le lapin blanc, la chute...) de Lewis Caroll, Le magicien d'Oz de Lyman Frank Baum ou encore les livres de science-fiction de Philipp K. Dick. Dans les références cinématographiques, on peut repérer Superman, les films d'arts martiaux, Dardevil, Star Trek, Vertigo de Hitchcock et Doctor Who. Un petit jeu dans le film, chercher les références afin de pouvoir connaitre le parcours créationnistes des réalisateurs. 

Après, il faut bien avouer que c'est un film de pur divertissement, le fond est discutable tout comme le sens du film. La violence y est gratuite, et l'imaginaire n'est pas assez creusé pour donner plus de profondeur au film. On reste sur les bases d'un jeu vidéo mais mieux développé et aux effets spéciaux bien ficelés. Après, il faut avouer que même 22 ans après la sortie du film, il n'a que peu perdu de son visuel, outre quelques scènes dans une esthétique toujours aussi parlante. 

Note :