Décès de Jean Rollin
Né en 1938 Jean Rollin se passionne dès sa plus tendre enfance pour le cinéma et ce grâce au film de Abel Gance "Capitaine Fracasse". A l'adolescence il se passionne pour les productions Universal de films fantastiques comme "La maison de Dracula" et "La maison de Frankeinstein" de Erle C. Kenton. Il s'initie au maniement de caméra pendant son service militaire où il participe à des films de recrutement.
Après avoir tenté de devenir assistant de Luis Bunuel il tourne ses premiers courts-métrages au début des années 60 mais malgré un intérêt certain pour la déconstruction de la narration ses films passent inaperçus. C'est aussi pendant ces années qu'il faillit réaliser un film en collaboration avec Marguerite Duras qui ne verra pourtant pas le jour.
En 1967 il réalise son premier long métrage, "Le viol du vampire". Ce film est un des rares à l'affiche en mai 1968 et crée un scandale puisque les spectateurs s'attendait à un film d'horreur style Hammer plutôt qu'un film expérimental avec une pointe de surréalisme. Devant l'ampleur du rejet Jean Rollin pensa stopper sa carrière naissante malgré tout il continua dans le genre vampirique avec "La vampire nue" (1969) ou "Requiem pour un vampire" (1971). Malgré des succès non négligeables aux Etats-Unis et au Japon ses films sont des échecs ; Jean Rollin se heurte également à l'hostilité des critiques. Afin de survivre financièrement il tourne sous un pseudo des films érotiques tel que "Jeunes filles impudiques" (1973).
"Les démoniaques" (1974) et "Lèvres de sang" (1975) sont souvent considérés comme ses deux meilleurs films, deux oeuvres à l'ambition comparables à ses premiers films. C'est encore, malgré tout l'échec.
Fin des seventies et début des années 80 Jean Rollin tourne avec Brigitte Lahaie dans plusieurs productions (dont "Fascination" - ci-dessus) et s'aventure dans des films plus grand public ; films de sombie avec le culte "Le lac des morts-vivants" (1981) ou le thriller avec notamment "La nuit des traquées" (1980).
Echecs sur échecs ajoutés aux critiques toujours hostiles font que Jean Rollin tourne de moins en moins. Cette déchéance coïncide avec la disparition progressive des petites salles spécialisées dans les séries B au profit des multiplexes.
Pendant les années 90, outre quelques apparitions en tant qu'acteur Jean Rollin se tourne vers l'écriture. Il écrit plusieurs romans fanstastiques.
Il décide de revenir au cinéma en revenant à ses premiers amours. Avec des budgets non négligeables il réalise "Les deux orphelines vampires" (1997) et "La fiancée de Dracula" (2002) - ci-dessus.
Il décède ce 15 décembre d'un cancer.
Jean Rollin cinéaste culte sans doute mais du monde de Nanarland. Il a eu le mérite de s'aventurer dans un genre restreint, d'avoir eu de l'audace et de rester fidèle à lui-même. Sa filmographie est surtout composée de navets, malheureusement.