Les Voies du Destin (2014) de Jonathan Teplitzky
Le film typique du mélo historique, d'après une histoire vraie, se déroulant pendant la Seconde Guerre Mondiale et "prouvé" par l'autobiographie ("The Railway Man" en 1995) du vrai Eric Lomax avec en prime, le souvenir impérissable du chef d'oeuvre "Le pont de la rivière Kwaï" (1957) de David Lean auquel il fait évidemment écho. En 1980 un vétéran traumatisé par sa captivité en 42-44 sur le chantier de la ligne de chemin de fer entre la Thaïlande et la Birmanie, retrouve son bourreau...
Dès le début on a du mal à se plonger dedans, la faute à un casting pas idéal dans le sens où les acteurs Colin Firth et Hiroyuki Sanada (vu dernièrement dans "47 Ronins" et "Wolverine : le combat de l'immortel") ont et surtout font largement moins vieux que leur personnage (10-15 ans plus jeune) ; pour certain un simple détail mais ça a son importance quand il s'agit de faits historiques et qu'en plus le scénariolaisse une place importante aux flash-backs. D'ailleurs le soucis est flagrant lors du club des vétérans. Le problème de ce film c'est à peu près tout, un mélo plein de pathos et qui appuie tellement fort sur la morale idéale et démago qu'on se mets à souffler devant tant de gros sabots. Outre le fait que le début est bien trop long sur une partie peu intéressante (la rencontre du couple Lomax) le scénario s'engonce dans des flash-backs mal intégrés avant un final qu'on salue pour l'initiative mais tellement peu subtil et attendu. On ne voit pratiquement rien des tortures, au départ c'est écrit de telle façon qu'on s'imagine bien pire avant de tomber dans des choses assez "soft" (attention, ça reste de la torture mais il y a bien plus terrible et connu) ; on se dit que le réalisateur n'a pas eu assez d'audace. Outre les têtes d'affiche on ne peut que regretter que le personnage de Finley (Stellan Skarsgard) soit si peu exploité, il y avait clairement matière. Mais le plus grave reste le point principal. Lomax en veut depuis toujours, il hait son bourreau Nagase... Le soucis c'est qu'au final on se demande pourquoi il en veut à un interprète qui le touche jamais plutôt que les véritables maitres d'oeuvre ?!?! Notons que Lomax jeune est interprété par Jérémy Irvine, remarqué dans le premier rôle dans "Cheval de guerre" (2012) de Steven Spielberg.
En conclusion ce film est lourd, sans finesse, mal écrit, bancal, sans intérêt historique. Seul bonus pour les acteurs et merci à la partie 42/44 bien meilleure, mais pas assez traitée, que la partie 80.
Note :