Tirez sur le pianiste (1960) de François Truffaut
Juste après l'évènement "Les 400 coups" (1959) et juste avant "Jules et Jim" (1961) l'un des maitres de la Nouvelle Vague offre un rôle au chanteur Charles Aznavour (qui avait déjà tourné mais c'est son vrai premier rôle) pour une adaptation du roman éponyme (1956) de David Loeb Goodis. Ambiance piano bar et gangster pour une histoire à double niveau. Pour le fond on suit un pianiste qui tente de se reconstruire après un drame qui va devoir gérer avec des frangins pas finauds.
Pour la forme on aime le style qui nous plonge avec nostalgie dans une autre époque avec ces détails de la vie quotidienne et cette atmosphère qui oscille entre comique et drame. Comique très légers en filigrane de par ces tueurs qui ne ressemblent pas à grand chose et drame de par ce que vit ce pauvre pianiste bien poissard. L'intérêt repose sur le mariage des genres (un des premiers flash-backs entre autre) avec plusieurs idées déclamées sur l'amour et les femmes (timide à grossier et garce à fille de bonne famille) mais on reste un peu sur notre faim. Le côté humour est soit accidentel soit pas assez assumé tandis que l'intrigue avec les gansgters ne tient pas complètement la route (qu'est-ce qu'ils s'en foutent du pianiste ?! Invraisemblances du changement de vie). Néanmoins le film est assez riches et denses (relation avec ses frères, son passé) pour enrichir bien plus d'une séance. Malgré quelques détails bancaux ça reste un film majeur qui se doit d'être vu.
Note :