Birdman (2015) de Alejandro Gonzales Inarritu

par Selenie  -  26 Février 2015, 09:33  -  #Critiques de films

5ème long métrage du réalisateur mexicain après des films salués que sont "Amours Chiennes" (2000), "21 grams" (2003), "Babel" (2006) et "Biutiful" (2010)... Ce dernier film vient d'être consacré aux derniers Oscars en tant que Meilleur Film, Meilleur Réalisateur, Meilleur scénario et Meilleur Photographie... C'est donc avec gourmandise qu'on se lance dans cette histoire originale et onirique. Inarritu nous plonge dans les coulisses d'une pièce de théâtre à Broadway où une star de cinéma un peu has been tente de relancer sa carrière. Cette star, Riggan Thomson est une star de blockbuster ("Birdman") et fait référence aussitôt à son interprète, Michael Keaton qui a connu son heure de gloire grâce aux "Batman" (1989-1992) de Tim Burton et qui est tombé un peu dans l'oubli depuis une quinzaine d'année.

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Le retour de "Birdman" signe aussi le retour de Michael Keaton en haut de l'affiche. Notons que Michael Keaton n'est pas seul, entouré des actrices Naomi Watts, Emma Stone et Andrea Riseborough, des acteurs Zach Galifianakis et Edward Norton ils forment un casting éblouissant, où tous nous offrent des performances assez inouïes qui permettent tous à chacun d'obtenir sans doute un de leur meilleur rôle ! Juste sublimissime... L'autre gros point fort est la mise en scène, Inarritu use et abuse avec délectation d'une succession de plan-séquence inventif, tout en fluidité dans les coulisses du théâtre et les méandres des relations humaines. Malheureusement le scénario est un peu le point faible (co-signé par Nicolas Giacobone déjà avec Inarritu sur "Biutiful"), une comédie dramatique, au surréalisme étonnant mais qui mène un peu nulle part. Le personnage de Riggan Thomson est la quintessence de l'acteur has been, qui a perdu son succès, symboole du succès éphémère mais la ligne directrice du récit n'ouvre ou ne cherche à ouvrir une quelconque porte de sortie (ou pas !). La dimension onirique permet au réalisateur de créer un décalage qui ne manque pas de poédie ni d'ouverture d'esprit mais ne donne pas vraiment d'opportunité à son personnage. A la première partie, cynique et désabusé, se confronte donc une fin plus mélo et onirique mais sans évolution notable dans les choix des personnages. Où seulement, peut-être, que l'égo est la forme première de l'acteur et que cet égo n'est pas toujours un ami pour l'acteur... A méditer... En prime une petite salve contre la presse pro.Néanmoins l'atmosphère et le style ne donne pas une film enjoué et particulièrement mouvementé ce qui peut laisser une partie des spectateurs insensibles au film. Il n'en demeure pas moins que Inarritu signe un film excellent, la valeur intrinsèque du long métrage ne fait aucun doute de part la prise de risque du réalisateur à tous les niveaux et à des acteurs géniaux au sommet de leur talent. Un film à voir et à conseiller, un film qui risque de gagner en postérité avec le temps.

 

Note :                

 

16/20
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