Jack Reacher - never go back (2016) de Edward Zwick
Il y a (déjà !) 4 ans arrivait sur nos écrans le film "Jack Reacher" (2012) de Christopher MacQuarrie et si on avait un petit peu peur, force est de constater que le réalisateur-scénariste avait su nous séduire avec ce polar aux charmes seventies. Ce film avait rapporté 217 millions de dollars au box-office pour 57 investis, logique donc : voici la suite... Mais cette fois, si le budget monte à 96 millions, MacQuarrie ne réalise pas, ne scénarise pas et reste en retrait comme producteur. Pour ce second opus le réalisateur choisi est Edward Zwick. Pour ce qui est son premier vrai film d'action,son dernier film était l'excellent "Le Prodige" en 2015 bien que, pourtant, il ne soit pas débutant puisqu'il a notamment déjà fait tourner sa star Tom Cruise dans le très bon "Le Dernier Samouraï" (2003). Le réalisateur en profite pour co-signer le scénario avec son scénariste de l'époque Marshall Herskovitz et aussi avec le scénariste spécialiste du genre Richard Wenk, qui vient de signer "Les 7 Mercenaires" (2016) de Antoine Fuqua.
Cette fois plus de polémique sur la taille de Cruise (dans le roman originel de Lee Child Reacher fait 1m96 et pas 1m69) mais si on apprécie Zwick pour quelques très bons films, il faut avouer qu'il part avec un petit train de retard sur MacQuarrie et notamment au sujet du scénario. MacQuarrie est sans nul doute moins classique et plus acéré. Très vite on constate que le style seventies modernisé n'est plus là, on est bel et bien en 2016, niveau ambiance rien d'innovant. Par contre niveau casting, Reacher se voit attribuer une alter ego (plus punchy que Rosamund Pike dans le 1er opus) en la personne de Cobie Smulders qu'on a tous remarquée dans le rôle de l'agent Maria Hill du Shield qui apparaît chez Marvel de temps à autres depuis "Avengers" (2012) Joss Whedon. En prime Reacher est affublé d'une progéniture de 15 ans, rien de neuf ici, l'ado cliché de base. Plusieurs paramètres plongent cette suite dans un action movie de base sans le truc en plus avec beaucoup de choix qu'on placera dans les maladresses d'un trio de scénaristes qui n'a rien compris à Jack Reacher et au fait qu'un lien avec le 1er film aurait été une bonne chose. Reacher est mutique et cynique et souffre normalement d'agoraphobie : la partie à la Nouvelle-Orléans ne semble pas en tenir compte. L'usage de flash genre médium est symptomatique que Reacher s'avère connaître par cœur la ville de la Nouvelle-Orléans. Les scènes d'action sont parasitées par des ralentis flash à tout va sur un râle ou un coup. Le personnage de l'ado finit de combler notre déception avec l'ajout de scènes papa-fille et de pseudo couple Cruise-Smulders. Si le premier film n'était pas un chef d'œuvre d'originalité, il avait pour lui un vrai style et une approche vintage qui lui conféraient un truc en plus. Ici plus de vintage, plus de style, juste un action movie que n'importe quel tâcheron aurait pu mettre en boite. Divertissant sans doute mais oubliable et suffisant pour une diffusion télé.
Note :