Jalouse (2017) de David et Stephane Foenkinos

par Selenie  -  9 Novembre 2017, 17:30  -  #Critiques de films

Après le joli succès de "La Délicatesse" (2011), les frères Foenkinos reviennent avec un film dont la thématique semble être en vogue cette année, à savoir la pré-ménopause qui a déjà été abordée avec Agnès Jaoui dans "Aurore" de Blandine Lenoir et Juliette Binoche dans "Un Beau Soleil Intérieur" de Claire Denis... Pour l'anecdote, l'actrice principale Karin Viard se suit avec Juliette Binoche, car après la grossesse tardive respectivement dans "Le Petit Locataire" (2016) de Nadège Loiseau et "Telle Mère Telle Fille" (2017) de Noémie Saglio elles ont vécu leur pré-ménopause...

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Karin Viard interprète donc Nathalie, professeur qui est en "transit" et qui est entourée de sa meilleure amie Anne Dorval (actrice fétiche chez Xavier Dolan notamment dans "Mommy" en 2014), son ex-mari Thibault de Montalembert (qui était déjà dans "Aurore" !), la nouvelle femme de ce dernier Marie-Julie Baup, la rivale professionnelle Anaïs Demoustier, le prétendant Bruno Todeschini et enfin la fille de Nathalie jouée par la jeune Dara Tombroff, ex-danseuse du Ballet de l'Opéra National de Bordeaux qu'on risque de revoir bientôt, ainsi que son petit ami joué par Corentin Fila, révélation de "Quand on a 17 ans" (2016) de André Téchiné... Donc, idem que pour Aurore et le soleil de Isabelle, voici Nathalie dans sa phase "femme au bord de la crise de nerf", où comment, dans ce film, on nous offre un troisième portrait de femme déstabilisée par ses hormones et, évidemment, à la recherche de l'amour. Cette fois, la détresse morale et psychologique de cette femme l'amène à devenir jalouse et envieuse, méchante à l'insu de son plein gré, avec la douloureuse sensation que tout est contre elle. Lors des saillies verbales de Nathalie on pense fortement à "Tatie Danielle" (1992) de Etienne Chatiliez, à la différence près qu'il y a beaucoup moins de cynisme et qu'il s'agit avant tout d'une méchanceté due à la souffrance.

Le film se scinde en deux parties. La première est plus portée à la comédie pure, quelques rires et un véritable pétage de plomb jouissif de Nathalie/Karin Viard, dont on salue les premières minutes de film, qui voit Nathalie qui sombre progressivement mais sûrement. La seconde est plus dramatique, lègèrement, dans un ton doux-amer où Nathalie devient exécrable jusqu'à son envie de s'en sortir. Karin Viard est absolument divine, à la fois détestable et touchante, légère et grave, souffrante et émouvante. Si elle porte le film on salue également les seconds rôles, autant les perfomances des acteurs que l'écriture des personnages. De Anne Dorval en meilleure amie très compréhensive et loyale à Dara Tombroff en fille fragile et décontenancée en passant par Marie-Julie Baup, remplaçante décalée mais terriblement gentille. Outre leur personnage principal Nathalie, les frères Foenkinos signent un panel de beaux portraits de femmes. Un beau et bon film, aussi drôle qu'émouvant où la dépression pré-ménopause amène à une seconde chance d'avancer.

 

Note :              

14/20

 

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