Sauver ou Périr (2018) de Frédéric Tellier

par Selenie  -  29 Novembre 2018, 09:54  -  #Critiques de films

Peu de temps après "Les Hommes du Feu" (2017) de Pierre Jolivet voici donc un nouveau film sur les soldats du feu. Si ce métier est régulièrement à l'honneur outre Atlantique notamment avec le culte "Backdraft" (1991) de Ron Howard et le récent "Line of Fire" (2018) de Joseph Kosinski il est presque étonnant devoir deux films français quasi coup sur coup. Le film débute avec un encart indiquant que "Ce film est inspiré d'une histoire vraie", terme galvaudé qui permet de créer un intérêt supplémentaire chez le spectateur ; surtout qu'ici rien n'est préciser sur ce "fait réel" même si on se doute bien qu'il s'agit d'un métier dont les expériences ont nourri le scénario... Si film est réalisé par Frédéric Tellier, le scénario est co-signé de Tellier avec son co-scénariste de "L'Affaire SK1" (2015) David Oelhoffen, lui-même réalisateur-scénariste de "Loin des Hommes" (2015) et "Frères Ennemis" (2018). Tellier signe également la musique de son film...

Résultat de recherche d'images pour "Sauver ou Périr film"

Au casting, les héros sont incarnés par l'excellent Pierre Niney et la charmante Anaïs Demoustier qui se retrouvent après "Les Neiges du Kilimandjaro" (2011) de Robert Guédiguian. L'ami et collègue est interprété par Vincent Rottiers qui retrouve lui aussi Anaïs Demoustier après "L'Hiver Dernier" (2012) de John Shank. Le médecin est joué par Sami Bouajila vu récemment vu dans "Lukas" (2018) de Julien Leclercq et, enfin, l'infirmière est interprétée par la méconnue Chloé Stefani qui était déjà dans "L'Affaire SK1"... Evidemment, pour un tel projet Frédéric Tellier s'est énormément documenté aussi bien sur les Pompiers de Paris que sur les grands brûlés, tandis que son acteur, Pierre Niney a investi une caserne plusieurs mois pour s'imprégner du métier. L'acteur a également beaucoup travaillé sa transformation physique (un gain de 9kg de muscles), le gringalet n'est plus !... Dans un premier temps on est impressionné par Pierre Niney, il s'impose physiquement, émotionnellement et reste parfaitement à sa place dans la caserne où la première partie du film s'installe. Le travail physique (au propre comme au figuré) de Pierre Niney ne doit pas occulter la performance déchirante de sa partenaire, Anaïs Demoustier est bel et bien l'héroïne du film, touchante et bouleversante de courage. Le film est scindé en deux, la première partie nous plonge dans les missions du quotidien du sapeur-pompier, la seconde raconte l'après-accident. Si l'intention est louable la première partie est un condensé qui manque d'âme car trop scolaire, trop didactique. L'histoire prend réellement vit avec l'accident. Plus qu'un film sur les pompiers, soudain le film devient juste un drame humain qui touche sa famille au coeur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les acteurs sont justes et le récit aussi logique qu'implacable insistant plus sur la détresse psychologique que physique. Ce que Frédéric Tellier n'évite pas toujours est le mélo pathos avec la bonne morale du sens du sacrifice, avec en prime par contre, un discours dans la cour d'honneur absolument magnifique. Niveau mise en scène la partie incendie manque cruellement de moyen, dans le genre on a connu plus pregnant, plus puissant, plus imposant et surtout plus vraisemblable dans les effets pyrotechniques, c'est-à-dire de façon à moins ressentir la fiction. Mais au final le film est plus authentique que "Les Hommes du Feu", moins démonstratif ce qui lui confère une aura et une âme supplémentaire. Les acteurs n'y sont certainement pas pour rien. Dans le même temps, le film perd sans doute un peu de son statut de "film sur les pompiers" tant il se focalise beaucoup plus sur la reconstruction post-accident, une reconstruction physique et surtout psychologique que beaucoup d'autres (hors pompiers) ont pu connaitre, comme le précise d'ailleurs notre héros dans un discours aussi beau que plein d'acuité. En conclusion un beau et bon film auquel il manque juste un souffle de passion plus fort (autant professionnellement que intimement).

 

Note :             

 

13/20

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :