L'homme des hautes plaines

par Llowenn  -  19 Mars 2020, 08:55  -  #Critiques de films

Deuxième film de la série découverte des westerns avec le film conseillé par mon ami, il fallait lui faire confiance pour L'Homme des Hautes Plaines, premier western dirigé par Clint Eastwood sorti en 1973. Mais aussi introduction pour les films de Sergio Leone  où l'on retrouve le mythe de l'homme sans nom et de Don Siegel avec le meurtre de Kitty Genovese.

L'histoire est celle d'un inconnu arrivant dans la ville de Lago, village sous le joug de trois bandits alors emprisonnés dans une autre ville. Lago a un lourd passé, celui d'un meurtre de marshal, épisode qui hante tous les habitants. Vite repéré par la population de la ville, il en tue trois et viole une jeune femme Callie. Impressionnés, les habitants demandent alors de l'aide à l'inconnu pour combattre les trois bandits qui vont être relâchés et vont revenir à Lago pour se venger de leur captivité. Il accepte à condition d'avoir carte blanche sur toutes ses décisions, il change ainsi l'organisation de la ville faisant du nain raillé le maire et le shérif de la ville. Apprenant à tous à tirer, pour qu'ils puissent se débrouiller par eux-mêmes et surtout élaborant un plan échappant à ses hôtes où il trouvera lui-même son compte.

Le film s'ouvre sur une très longue séquence de 6 minutes où l'on voit l'inconnu chevauchant dans la plaine sous un soleil aride, d'abord de loin puis de plus en plus près, on découvre le trait de Clint Eastwood. Son arrivée dans la ville de Lago, sous les regards de tous les habitants, avant son entrée au saloon où enfin un début de dialogue commence. Le film se poursuit dans ces clichés de genre avec des scènes d'homme viril face à une femme dominé, dans certaines scènes de tir et dans le rapport des uns avec les autres. Ce qui fait le genre du film, est peut-être ce qui le dessert pour une personne ayant peu de goût pour les westerns. Mais une nuance est à apporter, celle de la scène de combat final qui ne montre pas un duel de meilleur tireur ni un combat d'un contre mille, mais bien la réponse aux questions posées dans le film avec des séquences plus poussées dans le combat et dans la révélation de certains personnages.

Le scénario est très bien écrit, la psychologie des personnages est plus profonde. La force du script réside dans la construction de cet inconnu qui montre sans les évoquer les faiblesses de tous, la valeur d'autres oubliés car peu considérés. Néanmoins, chaque personnage ne voit pas son intérêt personnel ou très peu, voyant simplement un but dans un plan dont ils ignorent tout. Ils acceptent les décisions de l'inconnu sans remise en question, ne sachant pas qui il est ni ses desseins. L'essentiel de ce film repose sur cet homme qui ne donnera son nom que dans la version française du film et qui laisse libre interprétation sur sa conclusion.  

L'interprétation de tous les personnages est remarquable, peu de mauvais point mais plutôt une très jolie performance pour Clint Eastwood qui campe l'homme sans nom de manière remarquable, donnant toute la force, l'inquiétude et le mystère qui doit entourer un tel protagoniste. Le nain Mordecai incarné par Billy Curtis, donne la raison de l'approfondissement des personnages et ce dernier campe très bien cet homme révélé mais traumatisé par un passé qu'il ne peut oublier. 

Un film sympathique plus pour son scénario et son approche complètement différente que pour sa réalisation sans surprise mais pas encore le film qui me fera aimer les westerns. 

 

Note :                     

12/20

 

L'homme des hautes plaines
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