The Batman (2022) de Matt Reeves
S'il y a bien un héro ou un anti héro de l'univers de DC comics, crée par Bob Kane et Bill Finger qui a fasciné par son univers noir, ces personnages complexes et hauts en couleurs c'est bien le justicier masqué Batman. Depuis une première série dans les années 40 jusqu'au réalisateur Zack Snider qui signe The Justice League en 2021, le héro connait aussi bien l'animation que le long métrage de fiction tant en format court qu'en format long.
Batman, vivant la nuit, va se retrouver à la poursuite d'un dangereux psychopathe cherchant à faire lui-même justice en traquant ceux qui ont menti. Dans une ville où le crime est roi, Batman, pour réussir sa traque va s'entourer de personnes du monde de la nuit comme des policiers.
L'atout majeur du film est son ambiance, noire sombre, profonde avec un héro rongé, torturé à la limite du dépressif ayant une vision négative de tout ce qui l'entoure y compris de lui-même. Une ambiance dure qui se retrouve dans toutes les caractéristiques des autres personnages au côté sombre très bien dessiné qui ne se compense pas par eux-mêmes d'une part de lumière mais par leur proximité avec d'autres personnages. Des combinaisons très bien trouvées pour créer un fil de funambule où la rupture, la chute peut intervenir à tout moment.
Le scénario est très bien pensé du début à la fin, bien construit, mesuré et très réfléchi pour entrainer le spectateur dans une intrigue obscure où l'on attend avec impatience les rebondissements et un dénouement que l'on imagine déjà sans avoir toutes les finalités. Décors, Costumes (sauf celui de Catwoman qui manque de finition contrastant avec le superbe costume pour celui du Pingouin, personnage pourtant secondaire), Lumières (impression de brouillard constant emprisonnant chacun) s'accordent à merveille avec cette écriture en donnant une part belle à la voiture, la fameuse BatMobile absolument grandiose dans une série de scènes spectaculaires. Un bémol, la musique ! Si les premières notes d'introduction permettent de donner le ton de l'angoisse, certaines musiques reprises d'autres longs-métrages viennent perturber la lecture et casser un peu la beauté du film.
La prestation de tous les acteurs est magnifique. Le duo Pattinson/Kravitz fonctionne très bien dans une relation attraction - repousse tout comme le duo Pattinson/Serkis avec ce majordome Alfred cœur positif du froid et détaché Bruce Wayne - on aurait aimé voir leur relation encore plus à l'écran pour en comprendre les méandres. Mention particulière à Colin Farrell méconnaissable dans son costume du pingouin.
Au final, un superbe Batman faisant revenir aux films noirs. Même si le film se suffit en lui-même, l'idée d'une trilogie est intéressante car la maitrise de ce premier opus est presque sans défaut.
Note :