L'artiste et son modèle (2013) de Fernando Trueba
Le réalisateur espagnol réalise enfin son film. Il a eu la volonté de faire ce film avec son frère sculteur mais qui a malheureusement disparu (1996) avant de pouvoir concrétiser. Des années après donc il lui dédie ce magnifique film, un hommage aussi bien aux artistes qu'à la femme. L'artiste, c'est Jean Rochefort, magnifique en sculteur qui cherche sa dernière inspiration, sa dernière muse avant de quitter ce monde en guerer auquel il ne comprends de toute façon plus rien. La modèle, la muse c'est Aïda Folch (que Trueba a révélé il y a 10 ans) qui s'offre littéralement à l'artiste, dans une nudité pudique qui ne manque pas de volupté.
Le Noir et Blanc manque de contraste mais on finit par le trouver lumineux, ce qui en fait un noir et blanc d'un flou impressionniste qui colle parfaitement à son sujet. On constate vite que la musique est absente du film (sauf le générique de fin), le son de la nature, de l'atelier... etc... nous plonge d'autant plus dans l'intimité du processus de création. Par contre le contexte de la guerre reste franchement anecdotique, le maquisard reste un intrus autant pour le sculteur que pour nous ; reste le personnage de l'offcier allemand interessant car non belliciste et qui évite un manichéïsme qui aurait été facile et hors propos. Mais le film perd un peu de valeur surtout à cause de deux scènes maladroites ; la première, bien que touchante et sensuelle arrive sans crier gare, sans que l'évolution du personnage de la modèle ne viennent infirmer cette scène. La seconde est la fin, un choix plus dans l'apaisement aurait largement plus judicieux et en adéquation avec le cheminement vers la dernière oeuvre du sculteur. Néanmoins ce film est une beauté formelle dont le fond ne manque pas d'envolée lyrique à destination des femmes et de l'art. Certains plans sont eux-mêmes des tableaux splendides, en témoigne celui où la muse se baigne au clair de lune.
Note :