La bio de Stéphane Brizé

par Selenie  -  17 Octobre 2012, 09:00  -  #Le cinéma par thèmes

Suite à mon coup de coeur pour "Quelques heures de printemps" (lire critique ICI) je me suis décidé pour un dossier sur le réalisateur encore trop méconnu à mon humble avis. Ce réalisateur est très symptomatique du problème du public français, trop scinder de façon générationnel. Pour ce dernier film moyenne d'âge dans la salle environ de 55 ans, j'étais dans les plus jeunes (36 ans !) ; pour son précédent film le constat était quasi le même. La grosse majorité du public sont les moins de 25 ans et, il faut bien avouer, qu'à part les blockbuster américain on ne peut pas dire que cette partie du public soit très ouvert à tous les cinémas (une généralité certe mais un fait indéniable).

 

Stéphane Brizé est une jeune réalisateur (46 ans) et une carrière encore à ses débuts (premier film tourné en 1998), il a tout pour se construire une carrière dense et avec son propre style. Malgré des thèmes difficiles il fait partie, sans aucun doute, de ceux qui offrent un cinéma enrichissant pour tous, si seulement les jeunes (notamment) voulaient s'ouvrir à une curiosité moins bornée.

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Né le 18 octobre 1966 à Rennes Stéphane Brizé est un des rares autodidactes (aucun lien direct ou indirect avec le cinéma, un long chemin avant d'arriver dans le milieu) réalisateurs connus et reconnus aujourd'hui. Comme il le dit lui-même il vit une enfance dans un environnement "vide de toute tentation culturelle".  Titulaire d'un DUT Electronique il choisit la voie de l'audiovisuel suite à un stage. Il obtient un poste de technicien audiovisuel (chargé d'égaliser la couleur des caméras entre autres) qui lui permet de faire un premier pas dans l'ombre des plateaux.

 

Lorsqu'il s'installe à Paris il ne tarde pas à s'inscrire à des cours d 'art dramatique, une passion nait rapidement au point qu'il pense d'abord à devenir acteur. Une forte ambition, une volonté obstinée le pousse... Après un court-métrage ("Bleu dommage" en 1993) Grand Prix du festival de Cognac Stéphane Brizé confirme avec un moyen-métrage ("L'oeil qui traîne" en 1996) multi-primé aux festivals de Vendôme, de Rennes, de Mamers, de Saint-Denis et de Alès. Il réalise également un documentaire "Le bel instant" (1996).

 

Décidément l'actorat ne semble pas la voie qui se dessine avec pourtant des petits rôles dans "Au petit Marguery" (1995) de Laurent Bénégui, dans le court "Ada sait pas dire non" (1995) de Luc Pagès ou dans "Nos vies heureuses" (1998) de Jacques Maillot.

 

Le breton commence à faire sa place et ouvre des portes allant jusqu'à tourner un clip vidéo pour Peter Kröner.
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Mais le tournant sera avec, enfin, son premier long-métrage, "Le bleu des villes" tourné en 1998 et sortit en salle le 8 décembre 1999.Ce film sera sélectionné pour la Quinzaine des réalisateurs et obtiendra le Prix Michel Ornano du meilleur scénario (rappelons le coécrit avec son amie et acrice principale Florence Vignon).

 

Après avoir réalisé un documentaire ("Le bel instant" en 2003) la région Centre Val de Loire lui propose un prjet audacieux, un film tourné en 10 jours avec des comédiens professionnels mais sans expérience au cinéma qui sera produit par Claude Lelouch entre autres. Ce sera le film "Entre adultes" (2004), d'abord prédestiné à la télévision il sortira en 2007 ; c'est donc son second film et non pas le troisième.

 

Juste après ce tournage expérimental il retrouve son équipe de "Le bleu des villes" pour son troisième long métrage "Je ne suis pas là pour être aimé" (2004 sortie en 2005) avec Anne Consigny et Patrick Chesnay. Présenté en sélection officielle au festival de San Sebastian ce film a été monimé dans plusieurs catégorie aux Césars 2006.

 

Petit à petit le style personnel du réalisateur s'étoffe et il s'impose dans le même temsp dans le milieu du cinéma français. Il va prendre une autre dimension avec son quatrième long métrage.

 

"Mademoiselle Chambon" (2009) est un film important car jamais Stéphane Brizé n'avais mené aussi loin ce qui deviendra son style (silences, non-dits, regards...) et surtout ce film signe sa rencontre avec l'acteur Vincent Lindon dont il dira "... si j'étais acteur je serais Vincent Lindon...". "Mademoiselle Chambon" obtiendra le César de la meilleure adaptation 2010 avec sa complice Florence Vignon (photo ci-dessous).

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Un film tous les 3 ans (environ) semble également devenir une habitude. Rien de plus logique donc que son dernier film soit sorti il y a quelques semaines.

 

"Quelques heures de printemps" (2012) est son chef d'oeuvre. Sans aucun doute le film de la maturité. Il retrouve pour ce film Vincent Lindon et pousse son style intimiste à son paroxysme. Ajouté à un thème de fond des plus malaisé ce film atteint un degré émotionnel rarement atteint.

 

Le 18 octobre 2012 (après demain) Stéphane Brizé aura 46 ans. Cet autodidacte aura su construire doucement mais sûrement une filmographie forte, audacieuse et au style propre. Ses deux derniers films confirme tout un talent qui n'attendait qu'à exploser. En espérant que la suite sera tout aussi prometteuse...

 

SUITE avec second article ce jour à 17h avec analyse, critiques et point de vue...

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