Le Reptile (1970) de Joseph L. Mankiewicz
Avant-dernier film de l'un des plus grands réalisateurs de sa génération, J.L. Mankiewicz ("Une aventure de Mme Muir", "Soudain l'été dernier" ou encore "La comtesse aux pieds nus") signe avec ce western un film particulièrement atypique. Emmené par un duo star qui fait des merveilles ce western ne ressemble à aucun autre. D'après un scénario de Robert Benton et David Newman ("Bonnie and Clyde" de Arthur Penn) on se retrouve au final plus dans une étude de moeurs, voir un thriller machiavélique non dénué d'un humour corrosif.
Quasimment tous les protagonistes du film sont des salauds pour lesquels tous les moyens sont bons pour arriver à leur fin. Le personnage de Kirk Douglas (qui retrouve le réalisateur 21 ans après "Chaines conjugales") n'étant pas le dernier dans la vilenie. Ce western s'apparente donc plus à une fable extrêment cynique dont les personnages sont tous misanthropes d'une façon ou d'une autre. Mankiewicz brasse des tonnes de clichés (homosexualité, brute épaisse, manipulateur et même marijuana !) par la même occasion mais en transcendant le melting-pot carcéral dans un jeu savoureux entre le leader des prisonniers (Douglas) et le directeur-shérif (Henry Fonda). Un film unique dont la morale serait justement de ne pas en avoir (de morale !). Chef d'oeuvre.
Note :