Les lutins du court-métrage : 12ème édition

par selenie  -  24 Juin 2009, 19:08

Ce dernier lundi soir je suis allé à la séance des Lutins du court-métrage... 07 films à voir en 2h30... La sélection compte 28 court-métrages on peut rester sur notre faim. J'avais bien l'intention de participer au jury du public, prix créer pour cette 12ème édition. Mais le prix demandé pour adhérer au jury m'a coupé l'appétit ; 25 euros ! c'est cher l'adhésion, même si les 28 films nous sont envoyés en DVD il faut espérer faire partie des 2000 premiers !
Bref, pas de jury et 21 films n'auront pas mes faveurs cette semaine... En espérant que Arte diffuse les autres courts-métrages bientôt.

Ce petit soucis passé je dois dire que j'ai passé une bonne soirée malgré un entracte qui ne devait pas avoir lieu d'être (dixit l'organisateur lui-même) mais apparemment sa cigarette a eu droit à plus de respect que nous autres pauvres spectateurs non-fumeurs... Passons...

07 films donc, allant d'une petite dizaine de minutes à 3/4 d'heures. 07 films dont 02 d'animations...
Premier film : "Tony Zoreil" de Valentin Potier... L'histoire d'un jeune homme de 28 ans, né avec des oreilles gigantesques qui lui donnent deux handicaps, l'un physique, l'autre concernant une audition plus sensible. Toute sa famille a le même signe distinctif. Son seul souhait est de trouver l'amour, sans que le physique soit une barrière, l'apparence n'étant pas si important n'est-ce pas ?

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A l'image nous retrouvons Audrey Marnay ("Paris" de Cédric Klapish) et Gérard Chaillou (Jean-Gui de "Caméra Café"). L'idée parait original au premier abord mais il ne s'agit ni plus ni moins que l'éternel problème de l'importance de l'apparence dans une relation amoureuse, et par ricochet dans notre société. Le film est doté d'un scénario travaillé mais semble un peu endormi, sans doute par des décors trop aseptisés... Un manque de moyen étonnant quand on constate la présence de deux acteurs qui ne sont pas des inconnus. Bon point pour le maquillage et le son, deux paramètres importants ici.

Second film : "C'est dimanche" de Samir Guesmi... Une jeune pré-ado de 13 ans ment à son père sur le contenu d'un courrier du collège, un diplôme sonne mieux qu'un renvoi de l'école ! Son père heureux fait lire le courrier dans son PMU habituel devant tous ses amis avant de comprendre. Entre-temps le collégien était attendu par sa petite copine qui devait lui dévoiler ses atouts...

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Sans doute l'un des films les moins maladroits de la soirée. Samir Guesmi (une gueule comme on dit) a déjà près de 20 ans d'expérience dans le milieu, on voit que ça aide. L'histoire est émouvante et les acteurs (Illiès Boukouirène et Djemel Barek) jouent tous bien, à part peut-être la jeune fille Elise Oppong pas toujours très juste. Au casting on remarque la présence de quelques "gueules" connus sans doute des amis de Samir Guesmi. Le scénario n'oublit pas de placer une bonne dose d'angoisse infantile (la lecture, l'heure du RDV qui passe). La fin un peu trop démagogue déçoit mais pouvait-il vraiment faire autrement ?!

Troisième film : "Skhizein" de Jérémy Clapin... Une météorite de 150 tonnes tombe sur Henry, depuis il voit un psy car Henry doit agir, saisir les choses, regarder, manger...etc ... Avec un décalage de 91cm exactement...

http://www.royzy.co.uk/wp-content/uploads/2008/11/skhizein.jpg

Film d'animation étonnant et grosse surprise. Henry a la voix de Julien Boisselier. Original est le premier mot qui vient tant l'idée de base parait saugrenue et à la fois intriguante. Comment matérialiser ces 91cm de décalages ?! Jérémy Clapin y arrive superbement avec style, et où les trouvailles et précisions n'enlèvent rien à la poésie de l'ensemble. Les dessins et les graphiques sont sobres et enfantins, un choix judicieux au vu du propos et du thème abordé.

Quatrième film : "Erémia Erèmia" de Olivier Broudeur et Anthony Quéré... Un homme qui vit dans une caravane fait énormément de sport (vélo, natation) en dehors de son travail en usine.
Lorsqu'on lit le spitch les réalisateur semblent avoir voulut parler de l"aliénation au travail" et de la liberté qu'offre ç leur héro le sport intensif... Mouais... C'est surtout sans scénario et sans intérêt. Pour un court ça parait très long, regarder un homme faire du sport (que 2 différents de srucroit) est extrèmement lassant surtout quand il n'y a pas de but flagrant. La seule scène en usine dure 30 secondes, trop peu pour soutenir le propos pourtant annoncé. Ennuyeux et trop éloigné de leur sujet.

Cinquième film : "664 km" de Arnaud Bigeard... Un jeune homme trouve refuge chez une serveuse qui pourrait être sa mère après avoir eu peur de son ancien acolyte. Avec ce dernier il devait trouvé de l'argent dans des stations désaffectées.

http://www.formatcourt.com/wp-content/uploads/2009/03/664km.jpg

Comme pour "C'est dimanche" on sent une maitrise certaine dans la mise en scène. Le scénario est un peu simple et surtout on ne comprend jamais ce qu'il cherche vraiment, ou en tous cas les tenants et aboutissants de ce pognon. Vincent Rottier (Le "Mon ange" de Vanessa Paradis film de Serge Frydman et vu dans "A l'originie" de Xavier Giannoli) et Anne Coesens ("Diamant 13" de Gilles Béat et la série "Repoters") font l'essentiel du casting. Le suspense n'est pas très efficace mais on se laisse prendre par ses 45mn de polar.

Sixième film : "Lisa" de Lorenzo Recio... Une fillette vit dans ses rêves malgré une famille qui survit sous le joug autoritaire du père ; les enfants ne causent pas et maman se prend des volées.

http://www.jeunecineaste.net/local/cache-vignettes/L383xH207/lisaz-70d56.jpg

Film en noir et blanc et quasi muet. Un parti prit osé mais qui s'avère judicieux. Il y a des pincées de Terry Gilliam et de Michael Haneke dans ce court. Un film lancinant et mystérieux qui surprend aussi par une fin fantastique qui peut laisser perplexe.

Septième film : "Berni's doll" de Yann Jouette... Un employé d'usine en mal d'amour (ou de sexe ?!) achète une femme en kit mais petit à petit. Là aussi une histoire de l'apparence.

http://www.madcineclub.com/2008/images/films/bernis_doll/image1.jpg

Le spitch annonce que le "héro" achète des parties de femmes au tiers-monde mais jamais dans le film il est indiqué ceci... Bref le côté ethnie et/ou pseudo-colonialiste est a oublié. Cependant ça n'enlève rien à la qualité de ce film d'animation. Ce petit bonhomme en proie à la solitide choisit la facilité et il s'avère que ce n'est pas vraiment l'amour qu'il veut mais que du sexe... Qui est apparemment un bienfait professionnel ! Un film très sympathique avec un parti prit qui prête à sourire à défaut d'être unanimement compris.

Voilà une belle soirée qui me fait regretter de ne pas voir les 28 films à la suite, comme dans "la nuit des courts"... En résumé, sur ces 07 films le plus décevant, et de loin, reste "Erémia Erèmia" vide de substance et je porterais mon vote sur "Skhizein" à la fois le plus étrange et le plus atypique.





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