Le milieu carcéral, prison et pénitencier : années 2000
Les années 2000 débute avec un film que j'aime beaucoup... "Animal Factory" (2000) de Steve Buscemi (acteur notamment chez les frères Coen). Ron Decker (Edward Furlong) est un bourgeois qui tombe pour un peu de stups mais le juge veut en faire un exemple et est donc envoyé dans un pénitencier dur et vétuste. Loin d'etre un caïd il se place sous la protection de Earl Copen (Willem Dafoe charismatique). Le quotidien rude et les luttes de pouvoirs entre les différents gangs sont un enfer pour Ron decker. Avec un casting de seconds couteaux impressionnants et une description forte du milieu carcéral Steve Buscemi réussi un coup de maitre.
L'année 2000 est aussi celle d'un film genre "Midnight express" au féminin... "Bangkok aller simple" de Jonathan Kaplan raconte la descente aux enfers de Darlène (Kate Beckinsale) et Alice (Claire Danes). Amies depuis toujours elles fêtent la fin de leur année scolaire avec un voyage en Thaïlande. Là-bas tout va bien jusqu'au jour où elles sont trouvés en possession de drogue (tiens tiens). La détention est difficile pour ces jeunes filles, leur amitié mise à rude épreuve. C'est un bon film mais souffre de sa comparaison obligée avec le chef d'oeuvre de Alan parker ; ici il manque clairement un point de vue plus dure, le film ne va pas assez loin.
"Le dernier chateau" (2001) de Rod Lurie voit le retout en prison de Robert Redford. Ce dernier est le général Irwin condamné injustement par la cour martiale et est emprisonné au Chateau, un quartier militaire de Haute sécurité. Les détenus le porte rapidement à leur sommet tandis que le directeur (James Gandolfini) n'admets pas le statut que les autres prisonniers lui porte alosr qu'il ne doit avoir aucun privilège particulier. Irwin va alors mettre en place son armée pour entrée en insurrection contre le système. Le film tient sur les épaules des acteurs car le film tient en 2 lignes et qu'on a bien du mal à croire qu'un général soit placé avec des soldats de base...
"Un seul deviendra invincible" (2001) de Walter Hill raconte la lutte entre Iceman (Ving Rhames) champion poids lourd et Monroe Hutchen (Wesley Snipes). Iceman est un vrai champion et est condamné pour un viol qu'il nie ; Monroe est un amateur condamné pour un crime passionnel. En prison entre rumeur et confrontation tout le monde se demande qui est le meilleur des deux surtout Monroe. Le scénario est plus que limité mais la confrontation entre les deux blacks est solide et malgré un film plein de facilité c'est un film de bonne facture.
Voilà un film qui lorgne du côté du "Cube", science-fiction en moins et réalité en plus. Dans "L'expérience" (2001) de Olivier Hirschbiegel il s'agit d'une vraie recherche scientifique sur les comportements humains. Le scientifique met en place un système carcéral avec 20 personnes volontaires. Chacun des volontaires se voit attribuer un rôle, gardien ou détenu. Petit à petit la réalité de l'expérience est occulté au profit d'une réalité plus sournoise et surtout plus fatale. Un film qui fait froid dans le dos, psychologiquement dure ce film est à lui seul une expérience.
Retour au film de bourrin avec Ringo Lam et "In Hell" (2003). Kyle Lord (Van Damne) travaille en Russie. Il est condamné pour le meurtre de l'assassin de sa femme et emprisonné dans une des plus dures prisons du pays. Dans cette prison il est pas bon d'être occidental il devra survivre notamment au combats organisés par les détenus. Film d'action classique mais efficace.
Vers plus d'humanité il y a "The united States of Leland" (2003) de Mathew Ryan Hoge. Leland (Ryan Gosling déjà épatant) est un ado de 15 ans endans un centre pour mineur après avoir tué un jeune garçon. Le professeur Madison (Don Cheadle très juste) s'intéresse à son cas, se rapproche d eluiet tente de le comprendre. Un bon film qui laisse de côté le quotidien d'un prisonnier pour se focaliser sur la psychologie des condamnés, d'autant plus intéressant dans le cas d'un mineur.
Un film particulier de sonpoint de vue est un film de Alan Parker, "La vie de David Gale" (2003). David Gale (Kevin Spacey génial) est un militant contre la peine de mort. Il se retrouve condamné à tort pour le viol et le meurtre d'une femme. Une journaliste Elizabeth Bloom (Kate Winslet parfaite) doit prouver son innocence avant la date fatale mais rien n'est moins sûre. Un très grand film dont le scénario particulièrementbon nous emmène dans une réflexion forcée sur la peine capitale.
Retour 10 après de Hector Babenco avec "Carandiru" (2004). Dans la prison de Carandiru, la plus grande prison d'Amérique latine un médecin met en place un programme de prévention du Sida. Par son quotidien et son lien particulier avec les détenus il commence à mieux les connaitre. Babenco laisse de côté la poésie de "Le baiser de la femme araignée" pour le réalisme brute et sans concession. Le film est fort, dure et violent (surtout la fin)... Le seul bémol sont les flashbacks bien inutiles mais quel film !
Place à deux comédies (rare dans ce sujet)... "Mi-temps au mitard" (2005) de Peter Segal raconte comment Crewe (Adam Sandler) se voit dans l'obligation de monter une équipe de football américain avec les détenus pour un match contre les matons. Histoire simple mais qui tient ses promesses de coups bas et de bons plaisirs. A noter la présence de Chris Rock et de Burt Reynolds. Dans ce film rien de bien intéressant du côté carcéral le tout est de rire pendant la prépa de l'équipe de bras cassés.
La seconde comédie est "Bienvenue en prison" (2006) de Bob Odenkirk. Le scénario est tout simple, la cohabitation dans une même cellule entre un vrai dangereux criminel et un jeune fils de riche. Comédie sans prétention mais plutôt réussie en évitant les gags trop graveleux, gage de facilité.
Voilà un film qui m'a rappelé un peu "Midnight express" dans le sens de l'étouffement, le cloisonnement. "Buenos Aires 1977" (2007) de Adrian Caetano raconte l'emprisonnement arbitraire de quatre hommes dans une maison isolée. Ils ne savent pas pourquoi ils ont été emmenés, ils ne savent pas ce qu'ils vont devenir et entre torture et brimade ils vont peut être avoir le courage de s'évader. Film excellent qui dénonce les conditions d'emprisonnement complètement arbitraire après le coup d'état militaire en Argentine en 1976, d'après une histoire vraie.
Une histoire d'amour en prison ?! Une histoire belle et passionnelle que nous offre Kim Ki-Duk avec "Souffle" (2007). Une mère de famille délaissée par son mari entend parler d'un condamné à mort qui à tenter de se suicider, dès lors elle décide de lui rendre visite et de se faire aimer de lui. Kim Ki-Duk a déjà prouvé qu'il savait filmé avec splendeur et il nous offreavec ce film une très belle histoire, sensuelle et fatale, en marge d'une société qui ne peut comprendre.
En France c'est retour aux années 30, "Les hauts murs" (2008) de Christian Faure raconte l'histoire de plusieurs garçons enfermés dans "une maison d'éducation surveillée", bref une maison de correction. Yves est placé là par son beau-père pour s'en débarasser en cachant à sa mère ce qui se cache réellement dans ce genre d'établissement. Blondeau est un dur à cuir qui ne r^ve que d'une chose s'évader... Un joli film à la fois dure et poignant d'après un roman autobiographique de Auguste Le Breton (auteur notamment du "Clan des sicilien").
Sur la jeunesse encore, "La maison des papillons noirs" (2008) de Dome Karukoski. Un ado difficile, Juhani est envoyé en centre pour jeuens délinquants. Il doit subir diverses brimades des autres plus anciens avant d'être sous la protection d'un petit caïd. Tout semble s'arranger malgré le quotidien difficile jusqu'au jour où il croise la fille du directeur...
Toujours sur la jeunesse mais du point de vue féminin et inédit est le film allemand "4 minutes" (2008) de Chris Kraus, une réussite. Jenny (Hannah Herzsprung future grande) est une jeune femme condamné pour meurtre. Mme Kruger enseigne le piano aux détenues et remarque rapidement que Jenny a un don particulier. Mme Kruger désire que Jenny se prépare pour un concours du conservatoire mais Jenny violente et rebelle est récalcitrante aux ordres. Mme Kruger ne désarme pas et une relation à la fois forte et fragile s'instaure. Un des meilleurs films sur les difficultés de la réinsertion et deux très jolies portraits de femmes.
"Leonera" (2008) de Pablo Trapero raconte la vie en prison de Leonera (Martina Guzman sosie de Angelina Jolie). Leonera est accusée de meutres après la découverte de deux corps chez elle qu'elle est incapable d'expliquer. Enceinte de 2 mois elle attends son procès dans une prison spéciale pour maman. Condamnée elle sait qu'elle ne pourra garder son enfant avec elle que pour 4 ans. Le film raconte ses 4 ans de bonheur et le quotidien de ces mamans. Lorsqu'on lui retire son enfant Leonera se battra pour reprendre son enfant. Malgré le peu de réponse apporté aux meurtres le film est une vraie réussite quant à sa description du milieu carcérale surtout de ce point de vue nouveau et original. A voir.
Arrive enfin la fin, 2009, avec le nouveau chef d'oeuvre de Jacques Audiard "Un prophète"... Malik (Tahar Rahim impressionnant) est condamné à six ans de prison. Pas un vrai caïd et ne sachant ni lire ni écrire le gang corse, maitre des lieux, le prend sous sons aile presque à l'insu de son plein gré. Mais même illetré Malik mine de rien se sert de son intelligence pour créer son propre réseau... Chef d'oeuvre incontestable pour un film âpre et sans conpromis.
Certains auront peut être remarquer que je n'ai pas parler de "Chopper" et de "Bronson"... "Chopper" (2000) de Andrew Dominik et "Bronson" (2009) de Nicolas Winding Refn ne parlent pas vraiment de la prison. Les eux films, d'ailleurs assez similaires, sont focalisé essentiellement sur la psychologie et la personnalité de leur "héro". Leur passage en prison n'est qu'accessoire tant Chopper et Bronsons sont présents à l'écran.
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