Le milieu carcéral, prison et pénitencier : années 90

par selenie  -  22 Septembre 2009, 20:18  -  #Le cinéma par thèmes

Le nombre de films sur le milieu carcéral et pénitentiaire s'accélère  avec la fin du siècle. Bizarrement la décennie 90 s'ouvre avec trois films d'anticipation. "Alien 3" (1992) de David Fincher se déroule à bord du pénitencier de Fiorina 161 où les plus grands criminels de l'espace sont regroupés. Pénitencier sombre et crasseux où chaque protagonniste est près à tuer son prochain avant de devoir joindre leur force contre les aliens... Mais il est vrai que le système carcéral n'est pas vraiment le thème du film...

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"Fortress" (1993) de Stuart Gordon raconte comment un couple (dont Christophe Lambert) se voit condamner à perpétuité après avoir eu un deuxième bébé après le décès du premier alors que la loi l'interdit. Le pénitencier hyper sophistiqué dont personne ne s'échappe est gérer par une entreprise privée... Le film en soit est banal et sans surprise malgré une description de l'avenir pas si mauvaise (Pensez à la Chine et au pouvoir des mercenaires américains).

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Dans le genre mais en moins futuriste il y a aussi  "Absolom 2022" (1994) de Martin Campbell. Le capitaine Robbins (Ray Liotta) se retrouve sur Absolom suite au meurtre de son supérieur. Sur ce pénitencier égaré, isolé du monde réel il s'aperçoit que l'île est tenu par Marek un autre détenu chef d'une bande revenu à l'état sauvage... Evidemment il y a aussi un directeur sadique... Moins bon dans l'anticipation que "Fortress" mais un poil meilleur dans l'action pure... Bref deux films d'anticipation qui n'auront marqué personne.

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Cette même année 1994 arrive un chef d'oeuvre du genre avec "Les évadés" de Franck Darabont. Un banquier Andy (Tim Robbins) est condamné à la prison à vie pour le meurtre de sa femme et de son amant. En prison il fait la connaissance de Red (Morgan Freeman génial) avec qui il crée un réel lien d'amitié et qui va le protéger des dangers. Le directeur ayant besoin d'un comptable Andy obtient la place...  donc la possibilité de préparer son avenir... Entre la description du quotidien des détenus, le scénario solide et la prépa du plan d'évasion, l'amitié entre Andy et Red... Un très très grand film.

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D'ailleurs Tim Robbins a dû avoir une expérience particulière car juste après "Les évadés" il réalise "La dernière marche" (1995) sur les derniers jours d'un condamné à mort. Mathew Poncelet (Sean Penn entre pitié et monstruosité) se voit soutenu moralement par Soeur Heln Prejean (Susan Sarandon d'ailleurs épouse de Tim Robbins). Le film passe en revu toutes les émotions possibles traversées par le condamné en plus du suspense entourant sa culpabilité ou non. Le suspense et l'émotion sont les deux très grandes réussites du film.

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"Hard Justice" (1995)de Greg Yaitanes raconte l'infiltration en prison de l'agent Nick Adams pour enquêter sur les morts suspectes de plusieurs gardiens. Il découvre l'extrême violence et l'envers du décor. Il mène l'enquête tant bien que mal jusqu'à l'arrivée d'un détenu qui le reconnait. Un bon film d'action de base sans être transcendant.

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"Meurtres à Alcatraz" (1995) de Marc Rocco raconte comment un jeune voyou, Henry (Bevin Bacon) devient à moitié fou en sortant de trois ans d'isolement après une tentative d'évasion. Il décide alors de se venger de celui qui en est la cause. Le film relate son emprisonnement inhumain (torture et 3 ans au lieu des 18 jours max normalement !). Les acteurs sont tous parfaits surtout Bevin Bacon éblouissant et Gary Oldman en directeur pourri.

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L'année 1995 voit arriver sur les écrans deux films de femmes réalisés par le même réalisateur Henry Charr... "Caged Hearts" d'abord, Kate et Sharon tue un homme malgré la légitime défense elles sont condamnées. Le pénitencier où elles atterrissent est un enfer, obligées de se prostituées notamment. Elles décident de s'évader. "Prison de femmes Bloc C" est l'histoire de deux femmes également. April tue un homme en légitime défense mais n'avoue rien. Lors de l'enquête sa soeur May, qui est au courant ne la dénonce pas mais elle se retrouve accusée du meurtre. May sera donc celle qui devra survivre à la prison.
Henri Charr n'est pas un très grand réalisateur, ses films sortent le plus osuvent en direct vidéo. Il ne faut pas s'attendre à de grands films mais plutôt à des téléfilms de bonnes factures où la ménagère de 50 ans peut plaindre l'injustice faite aux femmes.

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Après "La dernière marche" un autre film sort sur le couloir de la mort avec "Dernière danse" (1996) de Bruce Beresford. Un avocat de la Commission des grâces s'intéresse au cas d'une femme condamné à mort il y a 12 ans pour le meurtre d'un homme. Cette détenue, Cindy Liggett (Sharon Stone superbe) est devenue froide et antipathique mais l'avocat pense qu'elle est surtout devenue fataliste et qu'elle aurait une chance de réinsertion... Cependant le système carcéral ert la loi américaine pense autrement. Très bon film, plus classique et moins fort que le film de Tim Robbins mais Sharon Stone trouve là un de ses meilleurs rôles.

 Saul Williams, Marc Levin dans Slam (Photo)

Dans un autre domaine la prison c'est aussi la réinsertion, ou du moins l'espoir d'un avenir meilleur. "Slam" (1998) de Marc Levin est un joli exemple. Ray Joshua vit dans une banlieue difficile et est emprisonné après avoir été trouvé en possession de drogue. En prison il fait la connaissance d'une prof de littérature qui a remarqué son don pour le slam, un mixte entre poésie et rap. Grâce aux encouragements de la prof Ray Joshua peut commencer à y croire et à voir le futur ailleurs qu'entre les barreaux.

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"Zonzon" (1998) de Laurent Bouhnik est un film français réaliste et sans concession. Trois co-détenus de milieu très différents vont devoir apprendre à vivre ensemble. Entre Grandjean (Gaël Morel) étudiant qui a fait une petite bêtise, Kader (Jamel Debbouze) jeune beur et voleur et Francky (Pascal Greggory) quarantenaire brauqueur de banque le quotidien carcéral nne va pas être si simple mais vont en même temps les rendre plus sociable et plus épris de liberté.

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On termine le siècle avec un film de science-fiction. "Cube" (1999) de Vincenzo Natali est plus un concept futuriste mais qui a beaucoup de rapport avec l'emprisonnement. Un groupe de personnes se retrouvent enfermés, apparemment sans raison, dans une sorte de prison futuriste en forme de cube ; cette prison est construite comme un labyrinthe de milliers de cubes avec son lot de pièges mortels. On s'aperçoit vite que chaque prisonnier a une spécialité précise (ingénieur, architecte, policier...) et qu'ils arriveront à s'en sortir qu'en unissant leur force. Le film, avec des décors minimalistes et un scénario simple nous interroge sur tellement de chose que le film en est palpitant ; entre les relations difficiles entre les protagonistes et le pourquoi du comment du Cube le film est une jolie réussite.

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Arrive le grand retour de Franck Darabont, après "Les évadés" il réalise "La ligne verte" (1999) d'après l'oeuvre de Stephen King. En 1935 John Caffey (Michael Clarke Duncan plein d'émotion) est condamné à mort accusé du viol et dumeurtre de deux fillettes. Les gardiens et surtout leur chef Paul Edgecomb (Tom Hanks) doute de plus en plus de la culpabilité du colosse noir ; en effet ce dernier semble avoir des pouvoirs magiques et a un caractère très opposé à un criminel, doux et timide comme il est. Plusieurs évènements dramatiques confirmeront leur doute et changeront à jamais leur vie. Second chef d'oeuvre de Darabont avec un oeil nouveau sur le système.

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"Hurricane Carter" (1999) de Norman Jewison revient dans un film plus classique. Une histoire vraie... Rubin Carter (Denzel Washington géantissime) boxeur pro est accusé de plusieurs meurtres en 1966. Il se dit innocent mais l'enquête dit le contraire, malgré le peu de preuves tangibles et le détecteur de mensonge peu fiable il est condamné à perpétuité. Il décide de prendre sur lui et de lutter en écrivant un livre. Après des années de procédures et d'appels un jeune ado noir, convaincu de son innocence va tout faire pour soutenir son idole.

 Eddie Murphy, Martin Lawrence, Ted Demme dans Perpète (Photo Christophe L)

On termine le siècle et on débute le nouveau avec une comédie dans la pure tradition américaine avec "Perpète" (1999) de Ted Demne. Le film retrace la vie de deux trublions (Eddie Murphy et Martin Lawrence) qui sont en prison pour perpète (facile le titre !). Entre le quotidien et leurs multiples tentatives d'évasions les compères ne s'ennuient pas.


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