Le milieu carcéral, prison et pénitencier : années 70 - 80

par selenie  -  17 Septembre 2009, 21:12  -  #Le cinéma par thèmes

A partir des années 67-69 il y a une période qui s'ouvre beaucoup plus politisé, on dénonce, on critique... Et le milieu carcéral n'échappe pas à la règle.

Luke la main froide

Cette nouvelle période s'ouvre avec un chef d'oeuvre, "Luke la main froide" (1967) de Stuart Rosenberg. Le quotidien de Luke, condamné à 2 ans de travaux forcés pour actes de vandalisme. Son entrain, sa joie de vivre aux antipodes du milieu où il est enfermé en font un prisonnier populaire auprès de ses co-détenus mais son caractère et sa façon d'être ne sont pas vraiment en adéquation avec le milieu pénitenciaire.

 Henry Fonda, Kirk Douglas, Joseph L. Mankiewicz dans Le Reptile (Photo)

"Le reptile" (1970) de Josek L. Mankiewicz est une oeuvre à part ; un mixte parfait entre un western et un film carcéral. Aux décors de l'ouest sauvage de la fin du 19ème siècle Mankiewicz oppose une mise en scène et un scénario moderne qui aurait très bien pu aller à une histoire contemporaine. Paris Pitman (Kirk Dougals génial) est enfermé dans un pénitencier tenu par un directeur humain aux idées progessistes (Henry Fonda tout aussi génial). Pitman va manipuler tout son monde, directeur comme co-détenu pour pouvoir s'évader. Un film à la fois joyeux et extrèmement cynique... Un chef d'oeuvre peu reconnu que je conseille fortement !

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Voilà un film que ne renie sûrement pas Quentin Tarantino ; "Elle s'appelait Scorpion" (1972) de Shunya Ito. Dans une prison au japon des femmes détenues sont sous la garde de gardiens sadiques et violeurs. Parmi une criminelle connue sous le nom de Scorpion (Meiko Kaji envoûtante) en bave particulièrement les matons désirant la briser moralement. Scorpion réussi à s'échapper avec d'autres prisonnières, la suite sera sa vengeance contre les hommes, une vengeance implacable...

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"Papillon" (1973) de Franklin J. Schaffner est un chef d'oeuvre tout aussi réussi. Tout le monde connait par ce film la vie de Henri Charrière. Petit malfrat (joué par un Steve McQueen parfait) il est condamné à perpétuité au bagne de Cayenne pour un meurtre qu'il n'a pas commis. De tentatives d'évasions râtées aux évasions avortées rapidement il est envoyé dans un centre pénitenciaire dur... Notons que son compagnon d'infortune est joué par un Dustin Hoffman plus viril que ses films précédents.

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"L'évadé d'Alacatraz" (1973) de Don Siegel  est un des meilleurs films sur une évasion. Le film relate l'évasion de Franck Morris (Clint Eastwood parfait) célèbre pour ses évasions, il est donc transféré à Alcatraz. Le film retrace surtout le processus de préparation. Evasion réussie au final (la seule dAlacatraz) malgré le fait qu'il subsiste toujours un doute sur la survit de Morris et de ses 4 co-évadés.

 Jonathan Demme dans

Un autre film de femmes avec "5 femmes à abattre" (1974) de Jonathan Demme. Trois femmes s'évadent d'une prison inhumaine, les matons sont des sadiques. Elles reviennent afin de libérer leurs amies encore retenues. A noter que c'est le premier film du réalisateur de "Philadelphia" et de "Le silence des agneaux" pour ne citer que les plus connus.

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"Midnight express" (1978) de Alan Parker est un autre chef d'oeuvre sur un autre prisonnier qui doit lutter contre un univers carcéral particulièrement violent et hostile. Billy Hayes (Brad Davies à la carrière trop courte) est incarcéré pour quelques grammes de hashisch ; perpétuité pour si peu et en Turquie de surcroît n'est évidemment pas à l'avantage de l'accusé. Entre le réalisme crasseux et une BO culte ce film est une référence.

On oublie parfois un peu trop les jeunes et notamment les adolescents en difficulté; on ne parle plus de prison ou de pénitencier mais souvent de maison de redressement ou de correction, ce dernier terme étant sans doute plus proche de la réalité surtout à une époque.

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"Scum" (1979) de Alan Clarke est peu connu mais est une référence. Carlin (Ray Winstone impressionnant) est un ado violent est enfermé dans un centre spécialisé où il subira humiliations et brimades sévères aussi bien des gardiens que de ses co-détenus. Le film est dénonciateur et tape fort dans un style extrêment réaliste. A conseiller.

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La décennie 80 débute avec le retour du réalisateur du chef d'oeuvre "Luke la main froide" Stuart Rosenberg et "Brubaker" (1980). Un directeur de prison (Robert Redford tout en charisme) est nommé pour réformer le système. Pour mieux se faire il décide d'infiltrer son nouvel établissement incognito afin d'y déceler de l'intérieur les anomalies et autres défauts. Mais son anonymat sera aussi le danger et il devra être le chef de fil des détenus contre les injustices du système carcéral.

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En France un film frappe fort avec "L'addition" (1984) de Denis Amar. Bruno (Richard Berry) est en prison pour un délit mineur. Il est impliqué dans une évasion où Lorca (Richard Bohringer) , un maton est blessé. Quelques temps après Bruno s'aperçoit que Lorca a fait en sorte qu'ils se retrouvent dans la même prison pour se venger. Le film est une vraie réussite, un vrai film d'action tendu et violent.

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"Mémoires de prison"(1984) de Nelson Pereira Dos Santos raconte l'histoire de Ramos, écrivain et prisonnier politique croyais être bientôt libre mais il est transféré dans un bagne où les politiques sont mêlés au droit commun. Ramos s'évade par l'écriture... Film très peu connu sur une histoire vraie...

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"Le baiser de la femme araignée" (1985) de Hector Babenco est un film à part. Molina (William Hurt) un prisonnier homosexuel raconte aux autres de vieux films romantiques. Valentin (Raul Julia) prisonnier politique va peu à peu prendre part à ce moment et partager les songes et le monde de fantasmes de molina. Le drame se mêle à la poésie pour une oeuvre à part.

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"Down by law" (1986) de Jim Jarmush décrit l'univers carcéral de tout autre manière. Zack et Jack (Tom Waits et John Lurie) sont en prison malgré leur innocence, tous deux malchanceux depuis trop longtemps sombrent dans un certain fatalisme. Ils rencontrent un prisonnier original, toujours joyeux et plain d'entrain Roberto (Roberto Begnini). Ce dernier arrive à leur mettre en tête qu'il faudrait s'évader... La réussite du film tient dans son scénario, alors que Zack et Jack sont innocents et sont presque antipathique Roberto est lui coupable et sympathique. Jarmush mets en scène un film poétique et décalé que le magnifique NB rend encore plus original.

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Les années 80 sont le symbole des années Action, les films  de prison vont donc plus s'ancrer dans ce genre en laissant de côté le quotidien et le réalisme du milieu. Place à l'action pure... "prison on fire" (1987) de Ringo Lam est un bon exemple. Deux amis (Chow Yun-Fat et Tony Leung Chiu Wai) se retrouvent incarcérés dans la même prison. Entre position de force et lutte d'infuence les deux amis vont devenir ennemis.

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"Ghost of the civil dead" (1988) de John Hillcoat revient plus vers une certaine réalité. Le film décrit la vie d'un pénitencier du désert australien. Petites condamnations cotoie grand banditisme... Le film reprends plusieurs histoires vraies pour recréer un film fidèle à la réalité sans tomber dans la facilité du film d'action.

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Retour au film d'action... "Haute sécurité" (1989) de John Flynn reprend le scénario habituel maintenant du détenu modèle qui doit survivre à un directeur sadique. Franck (Stallone) doit quitter la prison dans peu de temps  mais le nouveau directeur (Donald Sutherland machiavélique) veut se venger de lui après une vieille affaire. Le film malgré un scénario classique est un bon film où on ne s'ennuie pas. La prison est bien décrite et quelques belles scènes (le match de football) font de ce film un des meilleurs de Stallone.


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