Les violences conjugales au cinéma : partie 1
Après les articles sur l'alcoolisme j'ai constaté que les violences conjugales avaient des liens plutôt étroits avec l'alcoolisme. Et encore plus qu'avec l'alcoolisme les violences conjugales est un thème très rare dans le 7ème art ; toujours pareil je ne vais tenter de ne citer que des films basés précisément sur ce sujet.
Le premier que j'ai pu trouver est un superbe film, "Le violent" (1950) de Nicholas Ray. Steele (Excellent Humphrey Bogart) se voit accuser du meurtre d'une femme suite à un excès de violence. Sa voisine (Gloria Graham) est amoureuse de lui lui offre un alibi mais lors de leur relation elle sera soumis au doute. Ce film est sans doute le premier qui parle de front du problème et notamment du fait que souvent l'homme violent sait se montrer tendre lorsqu'il le faut.
"Quand l'embryon part braconner" (1966) de Koji Wakamatsu est un film qui est un peu hors sujet puisqu'il s'agit d'une relation entre un homme et une femme d'un soir... Mais il est un bon exemple des violences diverses faites aux femmes par un homme sadique qui abaisse la femme par le biais de souvenirs douloureux pour lui et qui lui servent pour ainsi dire d'inspiration aux violences qui infligent à sa partenaire du moment. Beau film en NB qui n'a pas manqué de faire scandale à son époque.
Le second film est français et surtout il n'arrive que bien plus tard ; "Une partie de plaisir" (1974) de Claude Chabrol s'ouvre sur une originalité... Philippe prône à sa femme Esther la liberté sexuelle (Ah les hommes !) pour lui comme pour elle (ben voyons !) mais le jour où il apprends que Esther s'est laissé tenter Philippe devient jaloux avant que la violence ne prenne le pas. Je n'ai trouvé que peu de chose sur ce film mais on peut faire confiance à Chabrol pour la description caustique de cette relation ambigüe.
On arrive à un des plus grands chef d'oeuvre de Spielberg avec "La couleur pourpre" (1985). Cette fresque historique est emplie d'émotion... L'histoire de deux soeurs afro-américaine séparées par les hommes dont Célie (Whoppi Goldberg magique) qui sera rejetée par son beau-père, la vendra à Albert (Danny Glover impressionnant) qui la traite plus comme sa prostituée-esclave que comme une épouse et s'en servira comme punching-ball pour un rien. A noter le rôle de Sofia (Oprah Winfrey digne des plus grandes) qui sera aussi victime de son homme. Chef d'oeuvre difficile avec en prime une histoire d'amour fraternelle qui résiste au temps...
"Les nuits avec mon ennemi" (1991) de Joseph Ruben prend le parti d'un thriller assez basique. Laura (Julia Roberts en pleine ascension après "Pretty Woman") décide de quitter son mari Martin (Patrick Bergin) après 3 ans de vie commune, en effet Martin est un homme violent et froid. Après des préparatifs elle réussit à s'évaporer dans la nature en faisant croire à sa mort. Laura refait sa vie jusqu'à ce que Martin la retrouve rappelant la menace usitée des hommes violents "si tu me quittes je te tue". Un thriller de bonne facture malgré une fin sans surprise.
Après mon article sur l'alcoolisme je ne peux que reciter "L'âme des guerriers" (1995) de Lee Tamahori. L'histoire d'une famille maori qui survit sous le joug plus qu'autoritaire du mari alcoolique. Entre ses enfants qui font ce qu'ils peuvent pour grandir malgré tout et la femme qui subit et protège ses enfants le père est tel un tyran qui cache ses frustrations d'homme au chômage qui oublie aussi les préceptes de ses ancêtres. Culte.
Je place aussi dans ma liste le chef d'oeuvre absolu "Breaking the waves" (1996) de Lars Von Trier. La violence n'est pas toujours des coups donnés par un époux à sa femme en témoigne cette histoire très dure sur l'abandon de soi par amour mais aussi, peut-être, par la manipulation psychologique d'un mari. Après un accident qui le laisse paraplégique Jan (Stellan Skarsgard) demande à son épouse Bess (Emily Watson habitée par les dieux) de coucher avec d'autres hommes et de lui raconter ensuite les moindres détails, façon de vivre par procuration la vie sexuelle qu'il ne peut plus avoir. Tandis que l'entourage et le milieu hostile d'une petite ville ne laisse aucun répit à Bess cette dernière s'enfonce dangereusement dans les perversions les plus douteuses tandis que Jan se remets simultanément. Film magnifique et maitrisé de bout en bout, qui montre comment un couple offre d'une certaine façon son intimité aux autres ou comment une femme est soumise à un mari égoïste même si son hancicap atténue la chose n'est-il pas pour Lars Von Trier un prétexte ?! A voir absolument !
Le dernier film du siècle digne d'intérêt est "Ne pas avaler" (1997) de Gary Oldman. L'acteur réalise ici son premier film sur sa propre expérience. Raymond (Ray Winston géant) est un père de famille qui vit aussi avec toute une samla, beauf, tante, grand-mère... etc... Déjà porté sur l'alcool et parfois un peu violent Raymond le devient encore plus après avoir appris que sa femme voit secrètement au domicile son frère Billy le beauf junkie que Raymond a mis à la porte. Après avoir tabassé son épouse enceinte la famille va resserrer les liens contre la violence de Raymond. Excelllent film primés de nombreuses fois malgré un record inattendue, celui du plus grand nombre de "Fuck" entendu dans un film (522 fois !)... juste une petite parenthsèe qui ne doit en aucun cas vous bloquer pour voir ce film qui évite toute caricature et tout mélo inutile.
La liste des films est donc assez courte, on devine le tabou qui entoure la question des violences conjugales surtout quand on sait qu'on en parle plus ouvertement que depuis quelques années. D'ailleurs mes 7 films sus cités sur à peine 50 ans de cinéma sont un évident témoignage comparés aux 9-10 films des années 2000 à 2009.... A suivre...
Le premier que j'ai pu trouver est un superbe film, "Le violent" (1950) de Nicholas Ray. Steele (Excellent Humphrey Bogart) se voit accuser du meurtre d'une femme suite à un excès de violence. Sa voisine (Gloria Graham) est amoureuse de lui lui offre un alibi mais lors de leur relation elle sera soumis au doute. Ce film est sans doute le premier qui parle de front du problème et notamment du fait que souvent l'homme violent sait se montrer tendre lorsqu'il le faut.
"Quand l'embryon part braconner" (1966) de Koji Wakamatsu est un film qui est un peu hors sujet puisqu'il s'agit d'une relation entre un homme et une femme d'un soir... Mais il est un bon exemple des violences diverses faites aux femmes par un homme sadique qui abaisse la femme par le biais de souvenirs douloureux pour lui et qui lui servent pour ainsi dire d'inspiration aux violences qui infligent à sa partenaire du moment. Beau film en NB qui n'a pas manqué de faire scandale à son époque.
Le second film est français et surtout il n'arrive que bien plus tard ; "Une partie de plaisir" (1974) de Claude Chabrol s'ouvre sur une originalité... Philippe prône à sa femme Esther la liberté sexuelle (Ah les hommes !) pour lui comme pour elle (ben voyons !) mais le jour où il apprends que Esther s'est laissé tenter Philippe devient jaloux avant que la violence ne prenne le pas. Je n'ai trouvé que peu de chose sur ce film mais on peut faire confiance à Chabrol pour la description caustique de cette relation ambigüe.
On arrive à un des plus grands chef d'oeuvre de Spielberg avec "La couleur pourpre" (1985). Cette fresque historique est emplie d'émotion... L'histoire de deux soeurs afro-américaine séparées par les hommes dont Célie (Whoppi Goldberg magique) qui sera rejetée par son beau-père, la vendra à Albert (Danny Glover impressionnant) qui la traite plus comme sa prostituée-esclave que comme une épouse et s'en servira comme punching-ball pour un rien. A noter le rôle de Sofia (Oprah Winfrey digne des plus grandes) qui sera aussi victime de son homme. Chef d'oeuvre difficile avec en prime une histoire d'amour fraternelle qui résiste au temps...
"Les nuits avec mon ennemi" (1991) de Joseph Ruben prend le parti d'un thriller assez basique. Laura (Julia Roberts en pleine ascension après "Pretty Woman") décide de quitter son mari Martin (Patrick Bergin) après 3 ans de vie commune, en effet Martin est un homme violent et froid. Après des préparatifs elle réussit à s'évaporer dans la nature en faisant croire à sa mort. Laura refait sa vie jusqu'à ce que Martin la retrouve rappelant la menace usitée des hommes violents "si tu me quittes je te tue". Un thriller de bonne facture malgré une fin sans surprise.
Après mon article sur l'alcoolisme je ne peux que reciter "L'âme des guerriers" (1995) de Lee Tamahori. L'histoire d'une famille maori qui survit sous le joug plus qu'autoritaire du mari alcoolique. Entre ses enfants qui font ce qu'ils peuvent pour grandir malgré tout et la femme qui subit et protège ses enfants le père est tel un tyran qui cache ses frustrations d'homme au chômage qui oublie aussi les préceptes de ses ancêtres. Culte.
Je place aussi dans ma liste le chef d'oeuvre absolu "Breaking the waves" (1996) de Lars Von Trier. La violence n'est pas toujours des coups donnés par un époux à sa femme en témoigne cette histoire très dure sur l'abandon de soi par amour mais aussi, peut-être, par la manipulation psychologique d'un mari. Après un accident qui le laisse paraplégique Jan (Stellan Skarsgard) demande à son épouse Bess (Emily Watson habitée par les dieux) de coucher avec d'autres hommes et de lui raconter ensuite les moindres détails, façon de vivre par procuration la vie sexuelle qu'il ne peut plus avoir. Tandis que l'entourage et le milieu hostile d'une petite ville ne laisse aucun répit à Bess cette dernière s'enfonce dangereusement dans les perversions les plus douteuses tandis que Jan se remets simultanément. Film magnifique et maitrisé de bout en bout, qui montre comment un couple offre d'une certaine façon son intimité aux autres ou comment une femme est soumise à un mari égoïste même si son hancicap atténue la chose n'est-il pas pour Lars Von Trier un prétexte ?! A voir absolument !
Le dernier film du siècle digne d'intérêt est "Ne pas avaler" (1997) de Gary Oldman. L'acteur réalise ici son premier film sur sa propre expérience. Raymond (Ray Winston géant) est un père de famille qui vit aussi avec toute une samla, beauf, tante, grand-mère... etc... Déjà porté sur l'alcool et parfois un peu violent Raymond le devient encore plus après avoir appris que sa femme voit secrètement au domicile son frère Billy le beauf junkie que Raymond a mis à la porte. Après avoir tabassé son épouse enceinte la famille va resserrer les liens contre la violence de Raymond. Excelllent film primés de nombreuses fois malgré un record inattendue, celui du plus grand nombre de "Fuck" entendu dans un film (522 fois !)... juste une petite parenthsèe qui ne doit en aucun cas vous bloquer pour voir ce film qui évite toute caricature et tout mélo inutile.
La liste des films est donc assez courte, on devine le tabou qui entoure la question des violences conjugales surtout quand on sait qu'on en parle plus ouvertement que depuis quelques années. D'ailleurs mes 7 films sus cités sur à peine 50 ans de cinéma sont un évident témoignage comparés aux 9-10 films des années 2000 à 2009.... A suivre...
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