Le Boulet (2002) de Alain Berberian et Frédéric Forestier

Ce film est d'abord le film d'un triumvirat au passé aussi mitigé que médiocre. Alain Berberian est le responsable de films tels "Paparazzis" (1997) et "L'Enquête Corse" (2004), sa seule réussite n'est pas vraiment la sienne puisque c'est avant l'aventure des Nuls avec "La Cité de la Peur" (1994). Frédéric Forestier signe les médiocres "Les Parrains" (2004) et "Astérix aux Jeux Olympiques" (2008). Reste le producteur et scénariste, Thomas Langmann (filmo très inégale), qui insiste sur le fait que la paternité lui revient. Gros budget pour un buddy movie qui lorgne avec gourmandise du côté des duos cultes (avec plus ou moins de bonheur) comme Depardieu-Richard chez Verber, DeFunès-Bourvil chez Oury et Reno-Clavier chez Poiré...

Cette fois c'est le duo inédit Lanvin-Poelvoorde qui s'y colle entouré par un casting franchement réussit et extrêment prometteur avec José Garcia (qui fait en sorte de piqer la vedette !) et la délirante Rossy De Palma entre autres. Le cahier des charges du genre est suivi à la lettre, trop peut-être, mais à un rythme effréné. Un bémol sur la direction d'acteur, plusieurs scènes sont râtées parce que le jeu des interprètes manque de fluidité et de légèreté surtout pour Lanvin et Poelvoorde. Mais le vrai soucis c'est qu'à force de vouloir aller vite et fort on oublie ce qui n'est sûrement pas un détail dans ce genre de films, les dialogues... Dans ce film les dialogues sont aussi navrants que ridicules, sans aucune saveur ni originalité, c'est un désastre comme "on the road again" après un coup de poing de colère, "Ca va chier grave" qui sort comme un cliché,... Dommage pourtant le scénario n'est pas déplaisant, bien au contraire (de vraies bonnes idées comme la danse Rosy-José ou le flic black increvable), les personnages ont de la gueule et les acteurs s'amusent... Pas toujours avec nous malheureusement. D'ailleurs pour l'avoir vu on affirme que le Making Of est plus marrant et plus efficace que le film et de loin. Une comédie ambitieuse mais qui serait sans doute efficace sans les paroles ! C'est sans doute après réflexion sur ce film que Langmann eut l'envie de produire "The Artist"...

Note :