Into the Woods (2015) de Rob Marshall
Disney produit sa première adaptation de Broadway avec ce film, finalement rien de plus logique sinon que le duo Marshall-Sondheim signe une oeuvre plus moderne, plus noire et plus profonde que les contes habituels de Disney. Comédie musicale adaptée donc d'une pièce de Stephen Sondheim créée en 1986 qui est elle-même s'inspirait d'un essai du psychanalyste Bruno Bettelheim (sic)... Le film est dirigé par Rob Marshall, connu pour "Mémoires d'une geisha" (2004) et "Pirates des Caraïbes : la fontaine de jouvence" (2011) on lui doit surtout deux autres comédies musciales avec "Chicago" (2002) et "Nine" (2009) sans compter son expérience réputée sur plusieurs pièces de Broadway... Pour le film plusieurs chansons n'ont pas été intégrées tandis que deux autres furent écrites spécialement pour le film dont le duo des boulangers au début du film. L'histoire fait se croiser et s'entrecroiser plusieurs contes célèbres. Cendrillon, Raiponce, Jack (et les haricots magiques) et le Petit Chaperon Rouge ainsi qu'un couple de boulanger. Tous ont un rêve que chacun auront d'autant plus de mal à atteindre que les boulangers doivent obtenir des objets appartenant aux autres sur instructions d'une sorcière...
Le point central sont la puissance des chansons qui portent le sceau originel du psychanalyste (dont on parlait plus haut) ; le point fort est que laplupart des chansons sont magnifiques, le point faible c'est que le côté psy n'est pas plus probant que les Disney habituels. Les contes sont revisités, remis au goût du jour avec originalité et de bonnes trouvailles. Le montage se joue du temps judicieusement (des évènements simultanés donc qu'on ne peut pas tous voir) avec en prime du second degré bien venu. Malheureusement le film ne tient pas la route jusqu'au bout. Sur 02h04 de film on reste très déçu par les 30 dernières minutes, beaucoup plus sombre, sans second degré, moins de rythme et plus d'ennui et une géante qui, techniquement, ne tient pas sa place. Il manque également une fluidité plus forte entre les contes, le personnage de Raiponce est un peu sous-exploitée ou mal exploité comme la partie du Chaperon Rouge. Tous les personnages ne sont pas au même niveau ; Anna Kendrick en Cendrillon ?! Petit Chaperon Rouge un peu fade alors que Mme Boulanger (Emily Blunt) survole le film... Magnifique photographie, décors et costumes jouent la carte du conte à merveille (bémol donc pour la géante). Sans être transcendant le film offre un patchwork féérique qui reste assez magique pour plaire aux amateurs du genre, sans doute pas pour les enfants les plus jeunes pourtant. Un bon et beau film dans l'ensemble, que vous appércierez plus en quittant la sale vers la césure des 1h30.
Note :