Broadway Therapy (2015) de Peter Bogdanovich
Voilà un film au casting prestigieux réalisé par un réalisateur qu'on avait oublié depuis longtemps. Avant de s'être perdu depuis une vingtaine d'années dans la réalisation télévisuelle (quelques épisodes pour quelques séries) Peter Bogdanovich a connu son heure de gloire au début des seventies avec des films comme "La Dernière séance" (1971) et "La Barbe à papa" (1973). Ce film-ci, il l'avoue lui-même, il a pu le monter grâce au prestige de ses producteurs exécutifs, Wes Anderson et Noah Baumbach.Bogdanovich n'est pas avare d'anecdotes sur ses "enfants" (Anderson et Baumbach) et ses idoles (Capra, Hawks...) auxquels il compte rendre hommage avec son film, à un genre popularisé dans les années 30-40 la Screwball Comedy ("L'extravagant M. Deeds" de Capra à L'Impossible M. Bébé" de Hawks).
Malheureusement on ne pense que rarement à ce genre tandis qu'on pense énormément à Woody Allen. La faute sans doute à New-York, à la présence d'une psy, aux déviances des personnages et à la mutitude de personnages qui se croisent et s'entrecroisent par la magie des coïncidences. Ces dernières sont d'ailleurs tellement énormes et régulières que les quiproquos sont de moins en moins amusants, trop attendus, trop cousus de fil blanc. Ensuite autant de "coïncidences" avec si peu de personnages et dans une ville aussi grande que New-York n'est absolument pas crédible. Heureusement le casting est un vrai bonheur. Bogdanovich retrouve son ex (des seventies) Cybill Sheperd pour la 4ème fois depuis 1971. Jennifer Aniston retrouve Owen Wilson après "Marley et moi" (2008) et retrouve également l'excellente Kathryn Hahn après "Peace Love et plus si affinité" et "Les Miller une famille en herbe". A noter les superbes et pétillants Rhys Ifans et Imogen Poots. L'osmose entre les acteurs joue parfaitement avec le vaudeville tandis que le rythme permet au film une vitesse de croisière plaisante. En prime un guest star à la fin du film qui clôt un véritable hommage cinéphilique. Dommage que l'ombre de Allen soit si pesante et que le réalisateur ne se soit pas plus inspiré (réellement) de Capra et/ou Hawks. Une bonne comédie, un bon moment.
Note :