Le Port de l'Angoisse (1945) de Howard Hawks

par Selenie  -  18 Mai 2015, 12:25  -  #Critiques de films

Film mythique pour plusieurs raisons, le premier rôle de Lauren Bacall et par là-même les prémices d'un des plus beaux couples du 7ème Art, des répliques cultes aussi mais surtout ce film voit le jour après un pari entre Howards Hawks et Ernest Hemingway... Lors d'une partie de pêche Hawks (qui sortit une série de films de propagande pour soutenir les troupes alliées) tentait de convaincre le romancier Hemingway de venir à Hollywood. Pour le convaincre il lui assura qu'il ferait de son roman le plus médiocre un excellent film. Hemingway aurait alors répondu "... Quel est mon pire roman ?... cette chose informe qui s'appelle "To Have or have not". ... "Le Port de l'angoisse" est donc adapté par le duo Jules Furthman et William Faulkner, deux fidèles du réalisateur et en tire un film d'aventure qui ne sera pas sans rappeler malgré tout un certain "Casablanca" (1942) de Michael Curtiz avec son cabaret, la France Libre, le héros cynique avec un gros coeur... etc...

affiche.jpg (600×800)18385583.jpg (600×400)

Ce héros tant magnifié par Bogart et qui est une nouvelle fois un rôle idéal. Moins d'ambiguité dans son personnage pourtant mais avec en prime un coup de foudre à l'écran qui fait écho à la vie. Bogey tombe amoureux de sa partenaire de seulement 19 ans (lui en a 45), Lauren bacall joue alors son premier rôle au cinéma après avoir été découverte par Hawks (par sa femme Nancy pour être plus précis). L'alchimie est évidente et plusieurs répliques s'imposent d'elles-mêmes dont la plus connue (34ème au top des 100 plus grandes répliques du cinéma par l'A.P.I) « Si vous avez besoin de moi, vous n'avez qu'à siffler. Vous savez siffler, Steve ? Vous rapprochez vos lèvres comme ça et vous soufflez ! » ... Mais on appréciera aussi d'autres passages comme la fable de l'abeille conté avec malice par Walter Brennan (fidèle second rôle chez Hawks). Outre l'histoire qui est encore d'actualité (39-45 n'est pas encore finie) les scènes d'action sont efficaces, plus impactantes que chez Curtiz. La magie opère presque au grand dam du réalisateur, l'ambiguité du héros est arasé et le face à face entre les deux femmes du film ne peut avoir la puissance voulue. A la différence de "Casablanca" le film entre à la postérité pour une grande part grâce à l'amour qui s'impose lors du tournage. Associé au succès lors de sa sortie, Hawks (qui façonne Lauren Bacall comme sa star) se lance aussitôt dans un second film avec la même équipe, ce sera un autre chef d'oeuvre avec "Le Grand Sommeil" (1946)...

 

Note :              

 

18/20
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :