Maggie (2015) de Henry Hobson

par Selenie  -  28 Mai 2015, 11:04  -  #Critiques de films

Vendu comme film d'horreur avec des zombies, ce film surprend son monde avec un traitement beaucoup plus profond. Un premier film original qui ne manque pas d'ambition pour le réalisateur Henry Hobson qui, jusqu'ici, était en charge des incrustations des titres dans les génériques comme sur "Sherlock Holmes" (2010) de Guy Ritchie ou "Blanche-Neige et le chasseur" (2012) de Rupert Sanders. La plupart des résumés du film (allociné ou autres) envoient une image de film de zombies classique, il n'en est rien. L'idée est d'en faire un mélo familial sur la maladie, une maladie qui aurait pu être le sida ou une autre pandémie.

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Le scénario s'attache avant tout au lien entre le père et sa fille, entre un papa et son enfant dont on sait qu'il va mourir. Tout le film est dans la mesure, éviter à tout prix l'esbrouffe et/ou la surenchère. On le remarque également dans la reconsitution d'un monde post-apocalyptique, pas d'explication lourde, pas d'un monde à la MadMax, juste un pays qui a souffert et tente tant bien que mal de surmonter la tragédie qui semble plus ou moins se résorber. Dans un rythme lancinant et mélancolique on suit la lente agonie de Maggie, toute fataliste que son père tente en vain de soulager, de soutenir, d'aimer envers et contre la logique implacable de la fin. L'anti-Thèse des George A. Romero en somme. Mais le réalisateur a choisi un grain particulier, jaunâtre et épais qui donne une sensation de salissure qui, par contre, n'est peut-être pas judicieuse pour un drame familial sur la maladie, on est loin du thriller horrifique qu'il suggère. Maggie est jouée par Abigail Breslin (ça la change de "Bienvenue à Zombieland" !), parfaite en ado qui grandit aussi vite qu'elle "disparait" tandis que son père est joué par un Arnold Schwarzenegger méconnaissable dans un rôle de composition touchant. Malgré tout on sent que pleurer n'est pas pour lui, son âge et son expérience (et pas que de l'actorat) qui ont dessiné un visage buriné apporte un plus "physique" qui compense un jeu toujours limité. Schwarzie étonne tout de même et parvient à nous toucher. Bon point également pour la belle-mère, maillon qui a son importance. Atmosphère pesante et nostalgique pour un drame qui reste humain. 

 

Note :             

 

13/20
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