Décès de Laura Antonelli
Nous apprenons la mort de l'actrice italienne, sex symbol des seventies, Laura Antonelli ce jour du 22 juin 2015 à l'âge de 73 ans.
Née en 1941 en Istrie (Italie) Laura Antonaz connait tôt l'exode quand sa famille est chassée d'Istrie à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Sa famille voyage alors de nombreuses années à travers le pays avant de s'installer définitivement à Naples. Elle y poursuit alors des études scientifiques avant d'être diplômée en 1960 de l'ISPEF (Institut Supérieur d'Education Physique). Elle quitte juste après Naples pour Rome avec toute sa famille, elle y devient alors professeur de sport.
Très vite elle s'essaie à quelques casting et apparait dans de nombreux romans-photos avant d'obtenir quelques petits rôles notamment et surtout dans la série télé "Carosello", un feuilleton western...
Son premier (tout petit) rôle sur grand écran sera "Il magnifico comuto" (1964) de Antonio Pietrangeli au sein d'un casting impressionnant dont Bernard Blier, Gian Maria Volonte, Ugo Tognazzi, Claudia Cardinale... Elle enchaine avec un secnod rôle dans "Le Sedicenni" (1965) de Luigi Petrini avant de jouer dans la parodie "L'Espion qui venait du surgelé" (1966) de Mario Bava avec Vincent Price.
Il faut attendre plusieurs années avant le succès et la reconnaissance. Un premier essai avec "Vénus en fourrure" (1969) de Massimo Dallamano, adapté du célèbre roman de Leopold Von Sacher-Masoch, dans lequel elle tient le rôle principal sera un échec, la Censure de l'époque bloque le film et ne ressortira que six ans après lorsqu'elle sera déjà connue.
La notoriété arrive grâce au premier rôle dans "Ma femme est un violon" (1971 - ci-dessus) de Pasquale Festa Campanile, l'affiche du film représente ses hanches parfaites sur une inspiration célèbre de Man Ray... Culte...
Elle traverse les Alpes très vite pour tourner en France. On la voit dans "Sans mobile apparent" (1971) de Philippe Labro, "Les Mariés de l'an II" (1971) de Jean-Paul Rappeneau et "Docteur Popaul" (1972 - ci-dessus) de Claude Chabrol... Ces deux derniers films marquent aussi un tournant puisqu'elle y rencontre la star hexagonale Jean-Paul Belmondo. Elle quitte son mari (épousé en 1965) part pour Paris où elle sera sa compagne de 1972 à 1980.
Elle tourne ensuite dans "Obsédé malgré lui" (1972) de Lucio Fulci dans lequel elle est une nonne dévoyée, nouveau scandale mais devient une icône de la comédie érotique à l'italienne.
Tout de suite après la reconnaissance mondiale arrive avec son rôle de servante dans le film "Malicia" (1973 - ci-dessus) de Alessandro Momo. Film culte en Italie et grand succès public Laura Antonelli devient star et sex-symbol des seventies. Elle obtient dans la foulée le prix Calice d'Or de la meilleure actrice remis par les Critiques du cinéma italien, le Ruban d'Argent de la meilleure actrice remis par le syndicat des journalistes italiens et le Globe d'Or de la révélation de l'année remis par les journalistes étrangers.
Reconnaissance, succès public et critique son cachet est multiplié par 25 dans le même temps ! De plus, des réalisateurs plus prestigieux la demande, on la voit alors dans "Mon Dieu comment suis-je tombée si bas ?" (1974 - ci-dessus) de Luigi Comencini et surtout dans "L'Innocent" (1976 - ci-dessous) de Luchino Visconti.
Elle joue dans "Gran Bollito" (1977) de Mauro Bolognini, "Les Monstresses" (1978) de Luigi Sampa avec Sylvia Kristel ("Emmanuelle") avant de jouer dans "Passion d'amour" (1981) de Ettore Scola juste après sa séparation d'avec Belmondo.
Mine de rien, sa séparation avec la star française marque aussi le début du déclin pour Laura Antonelli. Elle tourne moins et les bons films se font plus rares.
Elle joue dans "Les Derniers Monstres" (1982) de Dino Risi, dans la comédie française "Tranches de vie" (1985) de François Leterrier avec Gérard Jugnot et Josiane Balasko... Elle tourne dans "La Vénitienne" (1986 - ci-dessus) de Mauro Bolognini suivi de "Rimini Rimini" (1987) de Sergio Corbucci.
Alors que la carrière de la star marque le pas, sa carrière prend définitivement un coup lorsqu'est retrouvé en avril 1991, à son domicile, de la cocaïne. Après une procédure qui durera près de 10 ans il ne sera pas retenu le trafic de drogue mais juste détention pour consommation personnelle. Malgré tout ce sera une décennie blanche pour la star.
Comme pour tenter de conjurer le sort elle retrouve son rôle de servante pour le film "Malicia 2000" (1991 - ci-dessus) toujours de Salvatore Samperi... Malheureusement cette suite qui sent l'opportunisme et le coup de la dernière chance est un échec cuisant. Pour ajouter à la déception l'actrice qui a eu recours à la chirugie esthétique durant le tournage fait une allergie au collagène qui lui laisse des séquelles dont certaines irréversibles.
Après 13 ans de procédure contre le chirurgien elle perd le procès, il s'avère qu'il ne s'agirait pas d'une allergie mais d'une réaction appelée oedème de Quincke...
L'échec cuisant de "Malicia 2000" et les longues procédures judiciaires pousse Laura Antonelli à stopper sa carrière. Les divers revers et les lenteurs excessives de la justice italienne provoque de telles souffrances psychiques à l'actrice qu'elle est admise à l'asile de Civitavecchia.
Les avocats de l'actrice se battent pour obtenir réparation... La fin des années de calvaire arrive à la fin en 2006 lorsque l'état est condamné a dédommager Lara Antonelli à hauteur de 108000 euros (!).
En 2003, un journaliste qui tente d'avoir un interview de la star se voit répondre au téléphone : "Laura Antonelli n'existe plus"...
En mars 2012 elle accepte de donner un interview au journal L'Ortica (journal qu'elle lit et qui, semble-t-il, n'aurait jamais écrit de "mauvaises choses sur elle") où elle explique avoir été abusée financièrement, qu'elle va mieux tout en se sentant prisonnière et d'apprécier le soutien de ses fans regroupés sur le site web divinacreatura.com.
Laura Antonelli vivait recluse et retirée du monde à Ladispoli depuis juin 2010.
Laura Antonelli restera pourtant à jamais l'une des plus belles femmes du cinéma italien malgré une carrière qui est essentiellement centrée sur les années 70.
Laura Antonelli est décédée aujourd'hui 22 juin 2015 à l'âge de 73 ans.