Les Saisons (2016) de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud
3ème collaboration pour le duo de réalisateurs après "Le Peuple migrateur" (2001) et le magnifique "Océans" (2009)... On était donc en pleine confiance et en joie d'aller voir ce documentaire qui promettait d'être une nouvelle fois d'une beauté saisissante et d'une acuité nécessaire. Malheureusement, quelle grande déception ! Ce film documentaire est certes ambitieux et un pari, autant que le fond qu'il dénonce -à savoir le réchauffement climatique et l'effet indésirable de l'homme sur la nature-. Les deux réalisateurs titrent leur film "Les Saisons" et se focalisent sur l'Europe en voulant raconter en mode express 20000 ans d'Histoire naturelle... C'est sans aucun doute leur erreur ! En effet, le film démarre il y a plusieurs milliers d'années, apparemment, avec des paysages d'aujourd'hui et des animaux d'aujourd'hui. Notre Terre n'a pas tellement changé finalement ?! Des ellipses de plusieurs milliers d'années sans qu'on puisse voir quoi que ce soit de probant sur l'évolution des saisons et, des animaux. Les changements violents et indésirables ne sont montrés que par des artifices faciles, en montrant l'apparition subversive de l'homme et surtout en appliquant une voix Off inutile.
Cette voix Off, chaude et agréable (celle de Jacques Perrin lui-même), ne dit rien de réellement intéressant, elle aiguille juste de temps à autre le spectateur pour le situer dans le temps et de ses effets. Alors oui, les images restent uniques, sublimissimes, d'une qualité indéniable le tout enveloppé dans un écrin musical signé Bruno Coulais. La diversité des animaux est aussi limitée. On annonce environ 80 espèces d'animaux... Oui, mais plus d'une très grande partie sont des oiseaux que le commun des mortels (surtout les plus jeunes) ne différencieront pas si facilement, ils restent des oiseaux. On sort du film en ayant vu, et en se souvenant surtout de quatre races, des chevaux, des sangliers, des loups et des oiseaux. C'est juste magnifique d'un point de vue esthétique. Mais cette succession de plans et de scènes de toute beauté n'est finalement qu'un patchwork qui manque de richesse et de densité. Une énorme déception donc. On veut aimer ce film comme on a aimé les précédents mais cette fois les réalisateurs se sont rendus la mission trop compliquée avec les 20000 ans, il fallait rester plus proche de nous. Alors les critiques, en général, notent plutôt très bien ce film et les spectateurs en général vont être charmés, évidemment puisque les images sont superbes et que le message reste universel. Mais les réalisateurs n'ont pas su diversifier leur scénario sur les points les plus intéressants (les animaux et leur diversité, le réchauffement aujourd'hui, plutôt que retracer une évolution sur 20000 ans qu'on ne voit jamais à l'écran). Première grande déception de l'année.
Note :