Décès de Bud Spencer

par Selenie  -  28 Juin 2016, 14:04  -  #Décès de star - Bio

Nous avons appris hier soir le décès du plus grand distributeur de baffes du cinéma. En effet l'acteur italien Bud Spencer est mort ce 27 juin 2016 à l'âge de 86 ans.

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Né en 1929 de son vrai nom Carlo Pedersoli, à Naples dans une famille bourgeoise. Après avoir survécu à un bombardement de l'usine familiale lui et sa famille déménagent à Rome en 1940 et il entame des études brillantes, débute la natation. Alors que la guerre a ruiné son père, il abandonne ses études et part avec lui en 1947 vers l'Amérique du Sud où il exerce différents petits métiers comme bibliothécaire ou ouvrier. Tandis que son père tente de s'installer définitivement en Argentine, le jeune Carlo revient en Italie en 1949 et reprend ses études et notamment la natation.

 

En 1950 il devient le premier italien à faire le 100m nage libre en moins de 1 minute, ce qui le pousse à persévérer. 

 

Dans le même temps ses qualités athlétiques sont remarquées et il obtient un première apparition dans "Quel fantasma di mario marito" (1949) de Camillo Mastrocinquo avant d'obtenir un rôle de figurant (garde impérial) dans le peplum "Quo Vadis" (1951) de Mervyn Le Roy.

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Ne se voyant pas encore acteur il continue son entrainement en natation qui lui permet de glaner 7 titres nationaux et surtout une médaille d'argent aux Jeux Méditerranéen de 1951, demi-finaliste aux Jeux Olympiques de 1952 et 1956, toujours au 100m nage libre. Mais il est aussi membre de l'équipe nationale italienne de Water-Polo avec laquelle il gagne la médaille d'or des Jeux Méditerranéens 1955 avant de devenir champion d'Italie 1956 avec son équipe de la Lazio Rome.

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Il apparait encore dans "Torpilles humaines" (1954) de Antonio Leonviola, dans "Un héros de notre temps" (1955) de Mario Monicelli et une apparition dans le magnifique "L'Adieu aux armes" (1957) de Charles Vidor.

 

Entre temps il se lasse de la natation et, malgré une invitation de l'Université de Yale en 1956, il décide de quitter le monde du sport. Il retourne en Amérique du Sud en 1957, au Venezuela il devient même contremaitre pour une équipe de construction de la route Panaméricaine.

 

Il revient en 1959 en Italie et tourne aussitôt dans le film "Annibal" (1959) de Edgar George Ulmer et Carlo Ludovico Bradaglia. Un film qui a son importance puisque c'est avec ce film qu'il tourne pour la première fois avec Mario Girotti, futur Terence Hill !

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Il épouse en 1960 Maria Amato (ci-dessus), fille d'un producteur de cinéma avec qui il aura 3 enfants Giuseppe, Christine et Diamante.

 

Il ne se voit pourtant, toujours pas acteur et entame une période d'expérimentation et de défis pendant laquelle il est tout à tour chanteur et inventeur (déposant plusieurs brevets).

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Malgré tout le cinéma revient à lui, son physique imposant (1m90 et atteindra 135 kilos !) interpelle et on lui propose un rôle dans "Dieu pardonne... moi pas" (1967 - ci-dessus) de Giuseppe Colizzi. Sur ce film Carlo Pedersoli choisit comme pseudo Bud Spencer (Bud d'après la bière, Spencer d'après Spencer Tracy) alors que l'acteur Mario Girotti choisit lui Terence Hill ; ce dernier étant déjà un acteur reconnu sous son vrai nom et ayant déjà joué dans des western spaghetti sans son acolyte.

 

Le succès du film et surtout l'osmose entre les deux acteurs s'impose d'emblée. Ils enchainent ensuite les films, et dans un premier temps, les westerns spaghettis.

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Ils tourneront 18 films ensemble sur 27 ans. Au niveau spaghettis notons les films où le duo reprend leur rôle, Spencer étant Hutch Bessy dans "Dieu pardonne... moi pas", dans "Les quatre de l'Ave Maria" (1968 - ci-dessus) où le duo joue avec Eli Wallach et dans "La colline des bottes" (1969) tous trois de Giuseppe Colizzi.

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Mais la vraie renommée et le succès va venir lorsque le duo va offrir des westerns spaghettis plus "léger", avec un humour plus potache avec la série des Trinita (que Terence Hill avait déjà interprété) où il interprète le frère du héros Bambino : "On l'appelle Trinita" (1970 - ci-dessus) et "On continue à l'appeler Trinita" (1971) de Enzo Barboni avant de confirmer avec des ersatz comme "Maintenant on l'appelle Plata" (1972) de Giuseppe Colizzi.

 

La mode des deux frères où Bud Spencer sera à jamais le gros fouteur de baffe est lancée pour la postérité.

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Mais le duo voit très vite que leur succès ne doit pas en rester là et va explorer d'autres genres comme le film de pirates avec "Deux loustics en bordée" (1971) de Lorenzo Gicca Pali, la comédie "écclesiastique" "Les deux missionnaires" (1974 - ci-dessus) de Franco Rossi ou les comédies policières avec "Deux super-flics" (1976 - ci-dessous) de Enzo Barboni et "Pair et Impair" (1978) de Sergio Corbucci.

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Entre temps Bud Spencer délaisse pourtant son ami et acolyte Terence Hill pour tourner en solo souvent dans des films moins comiques. Il joue notamment le rôle de Eli Sampson aux côtés des stars James Coburn et Telly Savalas dans le western "Une raison pour vivre un raison pour mourir" (1972 - ci-dessous) aussi connu sous "La horde des salopards" (1972) de Tonino Valerii.

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Il est aussi le héros de "Mon nom est Bulldozer" (1978) de Michele Lupo et "Inspecteur Bulldozer" (1978) de Steno... Il joue dans un western qui rappelle ceux qui ont fait sa renommée avec "On m'appelle Malabar" (1981 - ci-dessous) de Michele Lupo qu'il reprend dans "Capitaine Malabar dit la Bombe" (1982) de Michele Lupo.

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Les années 80 voient une baisse sensible de ses films. Ses plus gros succès sont une fois de plus avec son compère Terence Hill dans "Quand faut y aller faut y aller" (1983) et "Attention les dégâts" (1984) de Enzo Barboni. Ils tournent ensemble encore dans "Les Superflics de Miami" (1985 - ci-dessous) de Bruno Corbucci.

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Bud Spencer et Terence Hill tournent leur dernier film ensemble dans "Petit Papa Baston" (1994 - ci-dessous) réalisé par Hill lui-même tandis que Spencer tourne pour la dernière fois dans "En chantant derrière les paravents" (1994) de Ermanno Olmi.

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Le producteur Matthias Wendlandt a déclaré que si Terence Hill respectait les consignes, Bud Spencer était plus un acteur en dilletante. Cependant ce denrier faisait ses cascades lui-même. Malgré la postérité et sa popularité auprès du public Bud Spencer a regretté : "En Italie, Terence Hill et moi n'existons tout simplement pas... malgré la grande popularité que nous avons également aujourd'hui auprès des enfants et des plus jeunes. Nous n'avons jamais reçu un seul prix ni n'avons été invités aux festivals."

 

Si le cinéma ne lui a pas apporté la reconnaissance du milieu professionnel, il en est pas de même pour le côté sportif. La fédération italienne de natation l'ayant comblé de prix notamment un diplôme d'entraineur à titre honorifique et une invitation à remettre des médailles aux mondiaux de Rome en 2009.

 

Bud Spencer a déclaré qu'il avait tout fait dans sa vie sauf danseur de ballet, jockey et politicien. Il se présenta d'ailleurs en 2006 aux élections générales mais ne fut pas élu. Il consacra la fin de sa vie à la rédaction de ses mémoires, il était en train de travailler sur son 3ème tome, les deux premiers s'étaient vendus à plus de 200000 exemplaires.

 

Curieux de tout, il parlait également français couramment, était un pilote d'avion accompli jusqu'à créer sa propre entreprise, "Mistral Air" en 1984.

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L'acteur Bud Spencer, s'il n'a pas tourné dans de purs chefs d'oeuvre et s'il n'a pas eu la reconnaissance de ses pairs, il a en tous cas réussi à devenir une icône du cinéma bis, un roi du cinéma de divertissement qui a régalé des générations de jeunes. 

 

Le claqueur de baffes préféré du 7ème Art nous a quitté ce lundi 27 juin 2016 à l'âge de 86 ans entouré de ses enfants. Son denrier mot avant d'expirer a été "merci", selon son fils Giuseppe Pedersoli.

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