La loi de la jungle (2016) de Antonin Peretjatko
Après s'être fait remarqué pour le joli et sympa "La fille du 14 juillet" (2013), le réalisateur retrouve son duo d'acteurs Vimala Pons et Vincent Macaigne pour cette comédie d'aventure aussi loufoque que pertinente... Malheureusement, disons-le de suite, son second long métrage est aussi une énorme déception. Le spitch de départ donne le ton, où comment un stagiaire depuis 10 ans au Ministère des Normes se retrouve en mission pour vérifier les normes du chantier Guyaneige... Où comment démontrer toute la vacuité et le burlesque du monde administratif qui nous entoure en transposant l'immeuble administratif de "Les 12 travaux" de Astérix et Obélix dans la jungle guyanaise ! Original, audacieux et avec un propos qui ne manque certainement pas de profondeur.
Outre le duo Pons-Macaigne dont on connait aujourd'hui toute la poésie décalée, on retrouve au casting le trop rare Jean-Luc Bideau, le tristounet Pascal Légitimus et l'excellent Mathieu Amalric. Une troupe d'acteurs pétillants et suffisamment dingues pour s'aventurer dans une histoire à dormir debout mais qui n'est jamais bien loin de la réalité ! Des bestioles (araignées, serpents, lézards... etc..) à tous les plans ou presque, les débilités administratives à tous les étages comme des règlements peu judicieux, de petites réflexions sur les liens Guyane-Métropole... Force est de constater la pertinence du scénario malgré une dinguerie savoureuse. Malheureusement chaque scène apporte son lot d'absurdités assumées mais auxquelles il manque un humour qui fait mouche. Il est bien connu que dans la comédie la chose la plus importante reste le rythme et ici le film ne le trouve jamais le bon rythme. En effet, on comprend vite que le scénario repose sur un succession de sketchs (ou scénettes) qui montées autrement feraient un excellent one man show. Ensuite le ton monocorde ne permet jamais au film d'augmenter un peu la cadence et les gags finissent par lasser, on n'est pas au milieu du film que ça tourne déjà en rond. Quel dommage ! Tant le fond nous emporte et apporte le ton juste aux dérives diverses et variées de notre système, allant de l'exploitation sans vergogne des stagiaires aux magouilles financières en passant par les délires cocasses inter-administrations. Malheureusement on sourit au début et ensuite il ne s'agit ni plus ni moins que d'enchainer les notes du cahier des charges où les excellentes idées de Antonin Peretjatko étaient sans doute listées. Seulement voilà, on ne rit finalement que peu, car pas de rythme, pas d'évolution réelle dans l'effet humour. Bref une terrible déception malgré des acteurs au diapason et une idée de départ jouissive... Snif...
Note :