Oppression (2016) de Farren Blackburn
Le scénario de ce film a été listé dans la célèbre BlackList des meilleurs projets en 2012 et c'est EuropaCorp de Luc Besson qui se l'est approprié pour une mise en chantier en 2014 en choisissant le réalisateur Farren Blackburn. La BlackList donne souvent de très bons films, c'est donc assez prometteur, mais quand on sait que Luc Besson est un business man plus qu'un producteur avisé et qu'il a choisi un réalisateur inconnu qui fait surtout de la télé (quelques épisodes de plusieurs séries TV) et qu'il est responsable du direct-to-DVD mérité "Hammer of the gods" (2013) on est déjà moins confiant.
Le film est servi par un casting intéressant, avec la star Naomi Watts, l'acteur Oliver Platt, le musicien Charlie Heaton dans son premier rôle d'envergure et le retour du jeune Jacob Tremblay qui a été révélé par le film "Room" (2016) de Lenny Abrahamson. Ce dernier retrouvera par ailleurs Naomi Watts bientôt dans "The Book of Henry" (2017) de Colin Trevorrow. Le film se scinde en deux : une première partie qui met en place l'atmosphère anxiogène et les protagonistes, la seconde qui entre, disons, dans le vif du sujet. C'est d'ailleurs cette césure maladroite qui ouvre la boîte de Pandore. Le twist est révélé beaucoup trop tôt et le film s'engonce directement dans un autre genre, celui du jeu de massacre classique et sans aucune originalité ni subtilité.
On passe donc du thriller psychologique et inquiétant à la course poursuite survival bourrine. À la rigueur ça aurait pu être efficace si le récit tenait un temps soit peu la route. Mais comment croire qu'une péso-psychologue se soit laissée autant berner de la sorte ?! C'est juste invraisemblable, l'intrigue use de ficelles usées depuis longtemps. Et que dire du personnage de Tom (Jacob Tremblay), tout bonnement mis aux oubliettes. La seule chose qui relève le niveau est la qualité de la photographie et au climax qu'on doit au Chef Opérateur Yves Bélanger déjà vu à l'oeuvre sur des films comme "Laurence Anyways" (2012) de Xavier Dolan et "Demolition" (2016) de Jean-Marc Vallée. C'est un peu court pour sauver ce thriller médiocre signé par un réalisateur qui l'est tout autant.
Note :