Le Bagarreur du Kentucky (1949) de George Waggner

par Selenie  -  13 Février 2017, 10:05  -  #Critiques de films

Souvent vu comme un simple petit western alimentaire il est pourtant plus riche qu'il n'y parait. Produit par John Wayne lui-même pour la Republic Pictures, la star est alors au sommet d son succès et de sa popularité quand il joue dans ce film de série B (spécilaité de Republic Pictures). Mais alors qu'il tourne ce film entre maints chefs d'oeuvres comme "Le Massacre de Fort-Apache" (1948) et "La Charge Héroïque" (1949) de John Ford ainsi que "La Rivière Rouge" (1948) de Howard Hawks il ne faut pas oublier que John Wayne s'y connait en petits westerns. En effet rappelons qu'avant de devenir la plus grande star de Hollywood à la fin des années 40 il a connu une décennie (années 30) de petites productions regroupant la moitié des films qu'il a pu tourner (près de 80 films sur un total de 165 films !)... Le réalisateur George Waggner a une carrière aventureuse qui ne l'a placé que comme un bon faiseur auquel on doit tout de même "Le Loup-Garou" (1941) avec Lon Chaney Jr sur les traces de son prestigieux père et "La Vallée maudite" (1947) western avec Randolph Scott. Mais les deux bonus du film réside dans son sujet et son scénariste.

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On doit le scénario à une référence du genre, Borden Chase romancier et scénariste auquel on doit quelques monuments comme "La Rivière Rouge" (1948) de Howard Hawks et "Vera Cruz" (1954) de Robert Aldrich. Il adapte cette fois-ci le roman d'un confrère, Prescott Chaplin. Son sujet est plutôt rare car il met en scène une communauté de français issu de l'armée de Napoléon ! Après la chute de l'Aigle à Waterloo des partisans des derniers instants s'exilent en Amérique où on leur octroie des terrains. Nous sommes en 1818, la conquête de l'Ouest est encore en marche et ces terrains vont être au centre de l'intrigue. C'est donc symboliquement aussi la rencontre entre le vieux continent (des restes de l'armée napoléonienne) et les colons américains (milice des volontaires du Kentucky) qui est évidemment mis en avant entre l'histoire d'amour de Florence (ou Fleurette selon version) et John Breen. Florence jeune aristocrate de la cour impériale est interprétée par la jolie Vera Ralston, épouse du patron de Republic Pictures qui retrouve son partenaire du film "La femme du pionnier" (1945) de Joseph Kane, John Wayne qui interprète lui le bagarreur John Breen.

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Si il ne s'agit sans doute pas d'un des plus grands films de la star il s'agit très clairement d'un rôle à sa mesure écrit pour lui. Produit pas ses soins, entre les productions prestigieuses de Ford et Hawks la star commence à prendre du pouvoir également hors champs caméra. En prime on a l'agréable surprise de voir comme acolyte de notre héros Oliver Hardy, sans Laurel cette fois dans un de ses tous derniers films. Atout comique s'il en est Hardy reste pourtant assez sobre et son personnage reste assez sérieux pour rester au diapason d'un John Wayne qui fait montre d'autodérision dans une scène de violon. Sans en dire trop le scénario offre un petit twist plutôt inattendu avec un petit suspense certe pas ébouriffant mais assez bien fait. Le film est clairement fait pour divertir sans autre prétention pourtant, en témoigne entre autre l'importance de la musique et des chants partisans des Kentuckians, ces derniers sachant mettre de l'ambiance ! Un vrai bon moment, dans un contexte historique inédit, un film d'aventure rondement bien mené et qui mériterait un peu plus qu'un simple statut de série B.

 

Note :                

14/20
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