Le Pont de Cassandra (1976) de George Pan Cosmatos
Après l'excellent et méconnu "Massacre in Rome" (1973- aussi connu sous "Représailles") son premier film, le réalisateur grec George Pan Cosmatos (futur réalisateur de son plus gros succès "Rambo II : la mission" en 1985) revient avec un film catastrophe dans la pur logique des seventies. D'abord parce que cette décennie est très marquée par le genre, et qu'en suite ce genre de film est peu risqué financièrement parlant souvent compensé par un casting 4 étoiles qui ne fait ici pas défaut loin de là ! Le réalisateur co-scénarise le film avec Robert Katz (déjà sur "Représailles) et Tom Mankiewicz (fils de J.L. Mankiewicz ! jusqiu'ici connu pour les scénarios des James Bond "Les Diamants sont éternels" (1971), "Vivre et laisser mourir" (1973) et "L'homme au pistolet d'or" (1974) tous trois de Guy Hamilton). Le tout dans une co-production européenne menée par Carlo Ponti, conjoint de la star italienne Sophia Loren qu'on retrouve évidemment au casting.
Un casting prestigieux qui mérite à lui seul un coup d'oeil avec les monstres sacrés Burt Lancaster et Ava Gardner, mais aussi Richard Harris, Ingrid Thulin, Alida Valli. On reconnait même Lee Strasberg, célèbre prof de l'Actor's Studio, ayant tourné dans moins seulement 7 films, mais aussi le jeune Martin Sheen bien que tournant depuis longtemps a été révélé par "La Ballade sauvage" (1973) de Terrence Malick, mais dont la carrière stagne et auquel il faudra attendre "Apocalypse Now" (1979) de Francis Ford Coppola pour prendre son envol. Notons la présence de l'ex-pro du foot US O.J. Simpson devenu acteur dans le film catastrophe "La Tour Infernal" (1974) de John Guillermin et qui retrouvera Sophia Loren pour "L'arme au poing" (1979) de Michael Winner produit par Carlo Ponti...
Il ne s'agit pas ici de film catastrophe pyrotechnique mais une histoire de pandémie avec en fond un soupçon d'espionnage, où comment un terroriste a été infecté par la Peste et qu'il s'est enfuit en prenant un train que les autorités ont donc dû mettre en quarantaine. Typique dans son style des années 70 le scénario mêle habilement le film catastrophe à la paranoïa de la Guerre Froide. Si on tique sur quelques invraisemblances (malheureusement la plus grandes étant la gestion même du train et l'option envisagée) il faut avouer que la tension est bien menée, le suspense étant parfaitement solide avec des rebondissements assez parsemés pour tenir sur la longueur. Un bon film donc, sous-estimé même si on ne crie pas au génie avec, une fois n'est pas coutume, une fin judicieuse. Pour l'anecdote, Richard Harris, Sophia Loren et Lionel Stander se nomment respectivement Jonathan, Jennifer et Max faisant étonnament écho à la série TV "Pour l'amour du risque" (1979-1984) dans laquelle jouera Stander...
Note :