Hatari ! (1962) de Howard Hawks
D'après une histoire de Harry Kurnitz mais réécrit par le scénariste Leigh Brackett, fidèle du réalisateur Howard Hawks depuis "Le Grand Sommeil" (1946) ce film avait effectivement tout pour plaire au cinéaste, amitié virile, aventure et potentiellement d'effectuer un tournage en milieu naturel loin des studios de Hollywood. Howard Hawks tourne ce film entre entre son chef d'oeuvre "Rio Bravo" (1959) et l'excellente comédie "Le Sport favori de l'homme" (1964) et retrouve par la même occasion sa star John Wayne (3ème de leur 5 films ensemble). Ce film a quelque chose de francophone grâce à son casting particulièrement hétéroclyte et international.
Hardy Kruger qui venait de connaitre un gros succès en France avec le chef d'oeuvre "Un Taxi pour Tobrouk" (1961) de Denys de La Patellière, Elsa Martinelli révélée par Kirk Douglas dans "La Rivière de nos amours" (1955) de André De Toth et qui passa aussi par la France avec "Le Capitan" (1960) de André Hunebelle, Gérard Blain acteur français de la Nouvelle Vague pour qui ce sera un Aller/Retour Hollywood-France sans regret et Red Buttons éternel parachutiste malchanceux à Ste-Mère l'Eglise sous les ordres de John Wayne dans la superproduction "Le Jour le plus Long" (1962). En prime la présence de Bruce Cabot dans le 4ème des 11 films qu'il tournera avec son ami John Wayne de "L'Ange et le mauvais garçon" (1947) de James Edward Grant à "Big Jake" (1971) de George Sherman. Précisons qu'ici il joue de fait un ami, ce qui est plutôt exceptionnel puisqu'il joue le plus souvent un ennemi du Duke... Le film est donc tourné entièrement dans la réserve du Arusha National Park au Tanganyika (Tanzanie), un tournage de 6 mois qui est connu pour avoir été particulièrement agréable avec des animaux qui circulaient effectivement en toute liberté à l'image de ce qu'on peut voir dans le film. Mine de rien, savoir que le quotidien dans la base était semblable à la vie sur le tournage offre un capital sympathie et un bonus naturel au film indéniable. Le film oscille donc entre deux facettes de la vie dans la base africaine, la routine entre entretien de la base et des animaux avec les relations humaines "normales" et enfin la partie plus dangereuse dans la brousse et les captures d'animaux.
Hawks mélange donc les genres entre la Rom Com et le pur film d'aventure, deux genres où il a déjà prouvé tout son talent (citons "Seuls les anges ont des ailes" en 1939 et "Chérie je me sens rajeunir" en 1952). La partie safari est particulièrement impressionnante, filmée en caméra portée qui ajoute à l'immersion. Toutes les scènes de chasse furent tournées par les acteurs eux-mêmes, et donc sans doublure. Un pari joliment gagné tant on est bluffé par ces scènes particulièrement "remuantes". La partie "retour à la base" est plus calme, et c'est là que ce joue les idylles et surtout les scènes les plus comiques avec notamment un Red Buttons éblouissant de jovialité. Le film est un beau et bon condensé des thématiques Hawksiennes, un chef d'oeuvre du genre à voir, revoir et à conseiller, et aussi la perfection pour un film familial.
Note :