Décès de Mireille Darc

par Selenie  -  29 Août 2017, 13:59  -  #Décès de star - Bio

Le 7ème Art se retrouve aussi assombrit que le ciel est ensoleillé en cette fin du mois d'août. Donc après Jerry Lewis, Alain Berberian et Tobe Hooper voici la quatrième disparition en une semaine avec la mort de l'actrice Mireille Darc ce 28 août 2017 à 79 ans.

Née en 1938 à Toulon, Mireille Aigroz a toujours douté de son origine, son père horticulteur ne serait pas son père biologique. Ce dernier la surnommait facilement "la bâtarde" sans que le secret soit éventé. Elle passe son enfance entre 1939 et 1945 avec ses deux frères ainés chez une tante en Suisse avant de revenir à Toulon où sa mère tient une petite épicerie et son père est devenu jardinier. Mireille Aigroz vit une enfance simple et suit une scolarisation normale jusqu'au collège de Jeunes Filles. A 15 ans elle intègre le Conservatoire à Rayonnement régional de Toulon, école gratuite consacrée à la danse. Elle en sort en 1957 avec un prix d'excellence et une lettre de recommandation.

 

En 1959 elle monte à Paris et se choisit comme pseudonyme Darc en référence à Jeanne d'Arc et à l'Arc, rivière de son enfance. Ce nom de scène devient vite officiellement son nom d'usage. Pour subsister elle travaille dans divers petits boulots, de promeneuse de chien pour une comtesse à modèle pour des peintres et des romans-photos. Elle s'inscrit aux cours de théâtre de Maurice Escande. Elle obtient des petits rôles à la télévision où elle gagne en expérience rapidement et se fait remarquer jusqu'à obtenir un rôle au cinéma. Son premier long métrage est "Mourir d'Amour" (1960) de José Bénazéraf et Dany Fog.

Elle enchaine ensuite plusieurs films mais il faut attendre le succès de la comédie "Pouic Pouic" (1963 - ci-dessus) de Jean Girault pour réellement grimper les échelons. Elle y joue la fille de Louis De Funès et Jacqueline Maillan.  

Elle devient connue tout de suite après avec le film "Des Pissenlits par la Racine" (1963 - ci-dessus) de Georges Lautner où elle retrouve De Funès aux côtés de Michel Serrault et Francis Blanche. Lautner va devenir son pygmalion en tournant avec lui pas moins de 13 films et faire de l'actrice une vraie star.

Citons ainsi "Les Barbouzes" (1964), "Ne nous fâchons pas" (1966 - ci-dessus), "La Grande Sauterelle" (1967), "Il était une fois un flic" (1972), "Les Seins de Glace" (1974) et "Mort d'un Pourri" (1977) - ces trois derniers avec Alain Delon...

Mais elle tourne pour tous les genres et va explorer divers univers. Les années 60 c'est aussi "Du Rififi à Paname" (1966) de Denys de La Pattelière, "A belles dents" (1966) de Pierre Gaspard-Huit et même de la Nouvelle Vague avec "Week-End" (1967 - ci-dessus) de Jean-Luc Godard. Elle tourne ensuite "Jeff" (1968 - ci-dessous) de Jean Herman sur lequel elle rencontre la star Alain Delon. Ils tombent amoureux et resteront ensemble 15 ans suivis d'une amitié sans faille.

L'amour et le cinéma se rejoignent, les deux amants tourneront 10 films ensemble jusqu'à "Pour la peau d'un flic" (1981) de Alain Delon lui-même en passant par "Borsalino" (1970) de Jacques Deray et "Fantasia chez les Ploucs" (1971) de Gérard Pirès.

Les années 70 sont marqués par les succès avec Pierre Richard sur "Le Grand Blond avec une Chaussure Noire" (1972 - ci-dessus) de Yves Robert et "Le Retour du Grand Blond" (1974 - ci-dessous). Mireille Darc marque les esprits avec sa robe décolleté à l'arrière et entre à la postérité icônique... On peut également citer "Le Téléphone Rose" (1975) de Edouard Molinaro.

Les années 80 débutent très mal avec une opération à coeur ouvert en 1980 et un grave accident de la route qui lui brise la colonne vertébrale qui lui impose une immobilisation dans une coquille pendant 3 mois en 1983. A ses soucis de santé s'ajoute sa rupture avec Alain Delon après 15 ans de vie commune.

 

Tous ses déboires l'éloigne de plus en plus des plateaux de tournages. Ses derniers films sont "Réveillon chez Bob" (1984 - ci-dessous) de Denys Granier-Deferre et "La vie dissolue de Gérard Floque" (1986) de l'omniprésent Georges Lautner.

 

Elle réalise toutefois son seule et unique long métrage de cinéma, "La Barbare" (1989) avec Murray Head. Si cette expérience sur grand écran ne se répétera pas le goût de la mise en scène restera mais l'actrice se focalisera sur la réalisation pour la télévision.

 

Mireille Darc continue à tourner et à faire l'actrice pour le petit écran comme sur les feuilletons "Les Coeurs Brûlés" ou "Terre Indigo" mais surtout elle devient une réalisatrice de documentaires pour France Télévision (1992-2015) qui diffuse régulièrement ses reportages pour "Envoyé Spécial" et "Des Racines et des Ailes".

Elle retrouve Alain Delon en 2007 en remontant (22 ans après sa dernière pièce) sur les planches de lapièce "Sur la route de Madison" au théâtre Marigny.

 

Après Alain Delon elle a été en couple avec Pierre Barret (directeur de L'Express" et patron de Europe 1) qui meurt en 1988 des suites des complications d'une greffe du foie. Elle a ensuite épousé en 2002 un architecte parisien.

 

Mireille Darc a rédigé son autobiographie, "Mon Père" (2008) où elle dévoile un peu plus son passé "orphelin". 

Passionnée de photographie, elle expose pour la première fois ses oeuvres en janvier 2016 dans une exposition intitulée "Un après-midi à Saint-Germain des Prés".

 

Ses problèmes au coeur se répètent et elle est une nouvelle fois opérée en 2013 avant de connaitre plusieurs attaques cérébrales en 2016. Mireille Darc meurt à son domicile ce jeudi 28 août 2017 à l'âge de 79 ans.

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