L'Incroyable Histoire du facteur Cheval (2019) de Nils Tavernier

par Llowenn  -  19 Octobre 2019, 10:03  -  #Critiques de films

Biopic sur la vie « ordinaire » de Joseph-Ferdinand Cheval ayant passé 33 ans de sa vie à construire le « palais idéal », symbole architectural de l’art naïf. Pour rappel, l’architecture naïve se caractérise par un architecte autodidacte, aussi appelés artiste des rêves ou artiste de l’imaginaire créant une œuvre qui n’a pas de vocation particulière. Le terme artiste de l’imagination s’associe parfaitement au personnage mis en scène par Niels Tavernier, On suit Jacques Gamblin incarnant Cheval. Un homme présenté comme associable, rêveur, réservé et maladroit tant avec des gens extérieurs qu’avec sa propre famille qui va créer l’œuvre de toute une vie grâce à son imagination et à sa détermination.

Le personnage, très bien incarné, par Gamblin, offre un contraste étonnant avec celui de sa femme Philomène (Laëtitia Casta), aimante, dévouée, réaliste et d’une grande force de caractère portant les faiblesses de son époux à bout de bras, le comprenant alors que celui-ci ne s’exprime qu’à demi-mots. C’est cet homme distant et réservé qui surprend le plus, on vit à travers lui toutes ses émotions, décuplées, parfois cachées, parfois hurlées, parfois violentes entraînant le spectateur dans l’émotion tout au long du film. Le film joue sur les différents contrastes de l’ordinaire vie à l’extraordinaire travail, seul représentant de cette architecture en France. Sa vie, sa relation avec sa femme et ses enfants reste les éléments centraux du film. La construction du palais, œuvre d’une vie, passe en second plan dans le film préférant montrer la relation étrange et étonnante de l’homme-père et de sa fille. Sont oubliées les caractéristiques étonnantes du palais, 12 mètres de haut et 26 mètres de long, seulement vues à la fin du film puisque ce dernier est tourné à Hauterive et que le décor est le palais lui-même.

Ne sont pas formulées concrètement les inspirations du palais, laissant au spectateur la compréhension des inspirations issues du voyage, par le biais des cartes postales, issues de la nature, via ses tournées de 33km par jour, mais sont oubliées les inspirations bibliques ou issues d’autres croyances, du palais dont on ne peut pas avoir connaissances. Des maladresses constantes dans la réalisation du film. La personnalité du facteur Cheval est poussée dans une semi-caricature tout comme les effets dramatiques de ses émotions pour créer aux spectateurs de vives émotions. L’ensemble du film est relevé par les interprétations des acteurs et par la poésie des paysages mais surtout par la réalisation du palais imaginé pour sa fille et surement pour plus de membres de sa famille. Un joli film à voir qui fait passer un bon moment, une petite découverte du palais idéal pour un hommage plus grand à l’homme.

 

Note :                    

 

13/20

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