White Snake (2019) de Ji Zhao et Amp Wong
Etonnament, ce film d'animation sort sur nos écrans alors que sa suite "Green Snake" (2021) est sorti en France avant via la plate-forme Netflix, tandis que cette même suite a déjà engrangé plus de 90 millions de dollars de recettes au box-office chinois. "White Snake" avait obtenu avant 64,5 à sa sortie en salle en Chine. La bonne réputation de cette franchise a donc fait son effet même si l'ordre de diffusion en France est incohérent. Ces deux films sont inspirés d'une célèbre légende chinoise, la "Légende du Serpent Blanc" (Tout savoir ICI !), qui a connu déjà plusieurs adaptations cinématographique dont les films japonais "Madam White Snake" (1956) de Shiro Toyoda, le film d'animation "Le Serpent Blanc" (1958) de Taiji Yabushita, puis les films chinois "Madam White Snake" (1962) de Yueh Feng, "Green Snake" (1993) de Tsui Hark ou encore "Le Sorcier et le Serpent Blanc" (2011) de Ching Siu-Tung.
Le film est réalisé en duo par Ji Zhao pour son premier long métrage en tant que réalisatrice, connue jusque là comme Directrice Photo ou monteuse notamment sur les films "The Guardian Bothers" (2016), "Toys and Pets" (2017) et "Oscar et le Monde des Chats" (2018) tous de Gary Wang, puis par Amp Wong qui a travaillé sur la série animée "The Green Lantern" (2012-2013) et qui signera en solo la suite "Green Snake" (2021), sur lequel elle retrouvera Damao dont ce sont les deux premiers scénarios.Le film est un projet de Light Chaser, un studio d'animation chinois créé justement par Gary Wang en 2013. Le studio ne cache pas son ambition de conquérir un public au niveau international tout en mettant en avant la culture chinoise... Xuan, un chasseur de serpents, trouve dans les montagnes une jeune femme errante et amnésique qui ne se souvient que de son prénom Bianca. Le chasseur décide de l'aider à retrouver la mémoire mais de dangereux esprits vont se dresser sur leur chemin jusqu'à ce que le chasseur apprenne que Bianca est elle-même pas vraiment humaine... D'emblée on est saisi par la qualité de l'image et du graphisme, les premières secondes sont dignes d'une photographie. Esthétiquement on est bluffé c'est absolument éblouissant de beauté, on est juste cueilli, sublimé d'autant plus par un prologue pleine de poésie et d'une construction qui impose la dimension fabuleuse du récit.
Si on doit chipoter on pourra émettre un tout petit petit bémol sur la qualité de la peau des personnages humains, surtout homme d'ailleurs. Plus gênant, on ne comprend pas pourquoi les deux soeurs "snake" sont si jolies alors que leurs congénères sont hideux et n'ont pas de faculté particulière à se métamorphoser en humain. Au fur et à mesure on constate quelques incohérences, surtout Xuan, simple humain, qui écarte les doigts d'un monstre de feu dans soucis (?!), ou le rapport entre la queue de Xuan et celle de son chien ?!... Mais cela reste des détails devant d'autres partis pris judicieux. Par exemple on aime cette histoire d'amour qui évite le côté mièvre et sirupeux à la Disney, on apprécie une cruauté assumée (meurtres de sang froid et gratuits) toujours en anti-thèse à Disney et çà fait du bien ! Sans compter une fin maline, certains y verront un happy end, d'autres le contraire. Il y a bien une petite longueur sur l'ultime lutte pour vaincre mais c'est tout excusé devant tant de beauté, une richesse visuelle à chaque instant et un onirisme qui ne manque ni de romanesque ni de panache. Par contre, le fiston n'a pas aimé, si il trouve l'animation très belle il n'a pas aimé l'histoire, son rythme et son "sérieux". Un grand moment de cinéma auquel il ne manque pas grand chose pour entrer au Panthéon des grands chefs d'oeuvre du genre. A voir, à revoir et à conseiller en attendant la suite "Green Snake" très bientôt...
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :