Blue Jasmine (2013) de Woody Allen
Après Rome et Paris Woody Allen repart outre-Atlantique et se pose à San Francisco pour une tragi-comédie étonnament cynique. En effet la légèreté de ses précédents films laisse place ici à une certaine misanthropie. Allen offre le rôle de Jasmine à l'immense Cate Blanchet qui, grâce à ce film, prend place de merveilleuse façon au panthéon des muses allenienne comme Mia Farrow, Scarlett Johansson ou Diane Keaton.
Ce film est une surprise sur le fait que l'héroïne est finalement très antipathique, cette femme psychologiquement fragile, en détrsse émotionnelle et en dépression est avant tout une femme superficielle et matérialiste, pourrie gâtée qui se morfond simplement parce qu'elle perd son statut social ; un statut qu'elle a façonné jusqu'à s'armer de mythomanie et d'aveuglement... Woody Allen écrit un film magnifique car il arrive à nuancer cette femme Jasmine en offrant un autre rôle superbe, celui de Ginger, la demi-soeur, incarnée de sublime façon par Sally Hawkins ; cette dernière n'a rien à envier à Cate Blanchett... Woody Allen signe là un film désabusé sur la condition humaine, je dirais même sur la vénalité du sexe faible... Tragi-comique certe mais on est tout de même dans un film assez sombre, pessimiste et amère derrière un style toujours aussi maitrisé de la part du réalisateur.Après les déceptions à Rome et Paris, le réalisateur revient avec un film de haute qualité.
Note :