Décès de Daniel Duval
Après Giuliano Gemma et Patrice Chéreau en l'espace d'une semaine nous apprenons tout juste que l'acteur Daniel Duval est mort aujourd'hui jeudi 10 octobre 2013 à l'âge de 68 ans.
Né en 1944 à Vitry-sur-Seine, Daniel Duval grandit au sein de l'Assistance Publique. Il débute dans la vie active comme menuisier mais son désir se porte vers la réalisation. Il réalise un court-métrage "Le mariage de Clovis" (1969)... Après de petits rôles dans "La Ville Bidon" (1971) de Jacques Barratier et "Georges qui ?" (1973) de Michèle Rosier il entre par une porte plus large avec son premier long métrage comme réalisateur et interprète avec "Le voyage d'Amélie" (1974) danslequel une bande de voyoux tente de dérober uen vieille dame mais celle-ci s'avère plus pauvre qu'eux... Avec ce film il devient le premier cinéaste à entrer à l'Académie de France à Rome et obtient le Prix de Rome par la même occasion.
La même année 1974 il tourne dans "Que la fête commence" de Bertrand Tavernier et apparait dans "L'agression" de Gérard Pirès aux côtés de Jean-Louis Trintignant et Catherine Deneuve.
Il réalise et écrit la comédie "L'ombre des châteaux" (1976) avec Philippe Léotard sur le quotidien d'une famille sympathique de marginaux.
Après son rôle dans "Va voir maman papa travaille" (1977) de François Leterrier sur lequel il retrouve Philippe Léotard cette fois-ci comme comparse devant la caméra, il tourne son troisième long métrage (réalisateur, scénariste et interprète) "La dérobade" (1979 - ci-dessous) avec Miou Miou qui tombe amoureuse d'un maquereau sadique interprété par Duval lui-même ; son film est un succès international avec notamment 2,8 millions entrées France.
Juste après il fait sensation dans "Le bar du téléphone" (1980) de Claude Barrois avant de signer son quartrième film "L'amour trop fort" (1981) sur un triangle amoureux entre Marie-Christine Barrault, Jean Carmet et lui-même.
Il faudra dix ans avant qu'il retourne derrière la caméra... Il fait donc l'acteur, la plupart du temps dans des policiers comme "Un été en enfer" (1984) de Mickaël Shock avec Thierry Lhermitte et Véronique Jannot, "Le juge" (1984) de Philippe Lefebvre avec Richard Borhinger et aussi dans le film d'espionnage "Les loups entre eux" (1985) de José Giovanni.
Il apparait dans "Stan the flasher" (1989) de Serge Gainsbourg où il retrouve Borhinger. Réalise deux téléfilms et bizzarement, plus les années vont passer et plus il va tourner en tant qu'acteur... Il joue dans "Y aura-t-il de la neige à Noël ?" (1996 - ci-dessus) de Sandrine Veysset, "Love etc" (1996) de Marion Vernoux, "Si je t'aime prends garde à toi" (1998) de Jeanne Labrune, "Le vent de la nuit" (1998) de Philippe Garrel...
Mais ce sont les années 2000 qui seront les plus prolifiques, sa gueule burinée n'y sont sans doute pas pour rien...
Il retrouve une nouvelle fois Borhinger dans le médiocre "Total Khéops" (2001) de Alain Bévérini. Il passe du "Le temps des loups" (2002) de Michael Haneke à la comédie policière "Gomez et Tavares" (2002) de Gilles Paquet-Brenner. Il passe du film d'auteur "Process" (2003) de C.S. Leigh avec Béatrice Dalle et Guillaume Depardieu à un polar (très surestimé selon votre serviteur) succès public et critique "36 quai des Orfèvres" (2004 - ci-dessous) de Olivier Marchal.
15 ans après il se remet derrière la caméra pour "Le temps des porte-plumes" (2006), une comédie populaire (sur le tournage ci-dessous) sur un enfant qui change de monde dans les années 50.
Après le beau "Le temps qui reste" (2005) de François Ozon il retrouve Haneke pour "Caché" (2005). Il joue le papa épicier dans le trop méconnu "Le fils de l'épicier" (2007 - ci-dessous) de Eric Guirado avant de participer au remake (médiocre et inutile) "Le deuxième souffle" (2007) de Alain Corneau.
Toutes ces dernières années il aura zigzagué entre tous les genres, une boulimie comparés aux décennies précédentes.
Des comédies populaires (souvent décevantes) comme "3 amis" (2007) de Michel Boujenah et "RTT" (2008) de Frédéric Berthe, des polars passant de l'action con "Banlieue 13 - Ultimatum" (2008) de Patrick Alessandrin au polar populaire solide et efficace "Les Lyonnais" (2011 - ci-dessous) de Olivier Marchal.
Daniel Duval fut marié à l'actrice Anna Karina, égérie de la Nouvelle Vague, de 1978 à 1981.
Outre sa gueule du cinéma français n'oublions pas que Daniel Duval était aussi un réalisateur et qu'il n'hésitait pas à apparaitre dans des oeuvres de jeunes cinéastes.
Le cinéma est une nouvelle fois en deuil, un énième acteur qui manquera...