Décès de Ernest Borgnine
Nous apprenons le décès de l'acteur Ernest Borgnine, un des derniers acteurs ayant connu l'âge d'or. Il nous a quitté hier le 8 juillet 2012 à l'âge de 95 ans !
Né en 1917 au sein d'une famille d'origine italienne Ermes Effron Borgnino n'a jamais pensé devenir acteur. Dès ses 18 ans il s'engage dans la navy et ce, jusqu'en 1945. A la fin de la guerre il s'inscrit à la Randall Scholl of drama à Hartford Connecticut (état de naissance). Quatre plus tard il débute sur scène dans la pièce "Harvey".
En 1951 il déménage à Los Angeleset décroche très vite un premier petit rôle dans "China Corsair" (1951) de Ray Nazarro suivi de "Whistle at Easton Falls" (1951) de Robert Siodmak.
C'est en 1953 qu'enfin on le remarque dans le rôle du sergent brutal Fatso (photo ci-dessus) dans le chef d'oeuvre "Tant qu'il y aura des hommes" (1953) de Fred Zinneman ; on se souvient de la trempe qu'il afflige à Monty Clift.
Sa carrière est lancée et il enchaine des seconds rôles dans des films majeurs, de nombreux chefs d'oeuvres... "Les gladiateurs" (1954) de Delmer Daves, "Vera Cruz" (1954 - photo ci-dessous) de Robert Aldrich, "Johnny Guitar" (1955) et "A l'ombre des potences" de Nicolas Ray et "Un homme est passé" (1955) de John Sturges.
Il obtient l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle (premier rôle principal - photo ci-dessous) homonyme dans "Marty" (1955) de Delbert Mann. Il y joue un boucher étouffer par sa mère, cette dernière faisant tout pour qu'il quitte la femme qu'il aime...
Bizzarement c'est justement après son Oscar que sa carrière prend un coup de mou... Mais on se souvient de son rôle, court mais intense (photo ci-dessous), dans le magnifique "Les vikings" (1958) de Richard Fleischer.
Il enchaine avec des films de moindre envergure avec des réalisateurs de moindres importances jusqu'à ce que la télévision (en plein essor alors) s'intéresse à lui. On le voit alors dans la série "Sur le pont la Marine" (1962-1965) qui lui permet de se rappeler au bon souvenir du Grand écran.
Il retrouve alors ses réalisateurs Richard Fleischer pour "Barabbas" (1962), Robert Aldrich pour "Le vol du Phoenix" (1965) et pour "Les 12 salopards" (1967), John Sturges pour "Destination Zebra station polaire" (1968) où il retrouve Krk Douglas.
Il monte encore d'un cran avec le film culte de Sam Peckinpah "La horde sauvage" avec lequel il partage l'affiche (photo ci-dessous) avec William Holden et Robert Ryan.
Dès lors sa carrière sera mitigée passant de film important à des films plus banals où sa dualité (un homme adorable avec une tête de brute) se fera plus marquante.
Il tourne un caïd à deux sous dans le western "Un colt pour trois salopards" (1971) de Burt Kennedy, "Laventure du Poséïdon" (1973 - photo ci-dessus) de Ronald Neame, "L'empereur du nord" (1973) de Robert Aldrich, "Le prince et le pauvre" (1978) de Richard Fleischer, "Le convoi" (1978) de Sam Peckinpah et "New-York 1997" (1981 - photo ci-dessous) de John Carpenter.
Les années 80 signeront son retour à la petite lucarne. On le voit dans "La croisière s'amuse" (1982), "Magnum" (1982), "Les routes du paradis" (1986), "Arabesque" (1986) mais c'est surtout dans "Supercopter" (1984-1985) qu'on se souviendra un temps soit peu de lui à la télévision.
A partir de là sa carrière est en déclin, et s'il tourne toujours et régulièrement il ne retrouvera plus de rôles d'envergure.
Il enchaine surtout des petits films qu'il vaut mieux oublier jusqu'à "Bienvenue à Gattaca" (1998) de Andrew Niccol. Il s'essaie à la doublure voix, notamment dans le jouissif "Small soldiers" (1998) de Joe Dante. Il prête sa voix à "L'homme-sirène" dans le dessin animé "Bob l'éponge" (1999-2011).
Il produit un biopic, "Hoover" (2000) de Nick Ramplin ; le vie de J.Edgar Hoover fondateur du FBI qu'il interprète lui-même. On le voit toujours faire quelques apparitions dans des séries mais il y a encore des réalisateurs à faire appel à lui... C'est le cas de Jan Kounen pour "Blueberry" (2004). A plus de 90 ans il joue aux côtés de "jeunots" comme Bruce Willis et John Malkovitch dans "Red" (2010) une comédie d'action de Robert Schwentke.
Ernest Borgnine a souvent joué des personnages violents, cruels et même sadiques. Cependant ce type de rôle se fera plus rare dès les années 70. Il est surtout étonnant qu'on acteur au talent certain et à la gueule reconnaissable entre tous n'ait pas été plus demandé. En effet une grande partie de ses films les plus importants sont regroupés avec 4-5 réalisateurs majeurs (Aldrich, Fleischer, Sturges, Peckinpah, Daves).
Avec plus de 200 rôles et plus de 140 films la carrière de Ernest Borgnine est exceptionnelle. Il n'a jamais cessé de tourner de 1951 à aujourd'hui (un film d'animation où il double un rat, "Le lion de Juda" sort prochainement).
Un grand acteur qui était connu aussi pour son humilité et son humour. Adieu l'artiste !