Le décès de Jennifer Jones

par selenie  -  19 Décembre 2009, 09:39  -  #Décès de star - Bio

Nous venons d'apprendre le décès à l'âge (déjà beau !) de 90 ans de l'actrice Jennifer Jones.

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Malgré une carrière démarrée sur les chapeaux de roue ça fait aussi quelques années qu'elle a quitté les plateaux de tournage.

Née en 1909 de parents comédiens ambulants la petite Phyllis Flora Isley a eu une enfance plutôt simple et artistique. Elle part pour New-York au milieu des années 30 où elle sort diplômée de l'Académie des Arts Dramatiques. C'est aussi lors de ces études qu'elle tombe amoureuse de Robert Walker (qui sera aussi acteur) qu'elle épouse en 1939 et dont elle aura deux filles.

Arrivée à Hollywood elle passe plusieurs essais non concluants notamment avec la Paramount mais elle trouve son premier rôle dans une production Republic Picture, spécialiste de séries B mais avec l'acteur qui monte John Wayne ; "New Frontier" (1939) de George Sherman lui ouvre donc les portes, doucement mais surement.
Après quelques petits (très) rôles elle est remarqué en 1941 par David O.Selznick, l'un des nababs de Hollywood qui la prend sous son aile. Ce dernier, qui a découvert des actrices comme Ingrid Bergman ou Joan Fontaine, voit elle la nouvelle star et fera tout pour qu'elle gravisse les marches du succès. C'est d'ailleurs lui qui lui donne son pseudo de Jennifer Jones.

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C'est chose faite avec "Le chant de Bernadette" (1943) de Henry King. Premier film important, premier rôle principal et... Un Oscar ! Coup de génie de David O.Selznick, Jennifer Jones se voit propulser tout haut de Hollywood...
Son succès est indéniable alors que son mari n'est qu'un acteur parmi d'autres, Robert Walker boit de plus en plus, le couple ne tient plus et il divorcent en 1944. Jennifer Jones se jette corps et âme dans sa carrière.

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Elle enchaine avec "Love letters" (1945) de William Dieterle (résumé dans le titre du film !) et ensuite avec ce qui est à la fois la seule vraie comédie de l'actrice et le dernier film du réalisateur, "La folle ingénue" (1947) de Ernst Lubitsh où Jennifer Jones joue Cluny Brown une passionnée de plomberie (lol) qui tombe amoureuse de Adam (Charles Boyer) ; excellente comédie pétillante (photo ci-dessus).
Après "Since you went away" (1948) de John Cromwell elle tourne le film qui fera d'elle une vraie star, un sex-symbol, une légende...

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"Duel au soleil" (1948) de King Vidor reste dans les annales car il fut l'un des films les plus chers de l'époque et surtout réveilla la censure. Le film fut accusé d'érotisme et d'immoralité notamment par les sacré-saintes ligues de décence. Le film n'en fut pas moins un succès énorme et consacra Jennifer Jones comme une des plus grandes stars  de Hollywood. David O.Selznick a encore réussi son pari...

En constante progression et maintenant au sommet elle William Dieterle pour "Portrait de Jennie" (1949) où elle joue une femme morte depuis 10 ans dont un peintre tombe amoureux (?!). La même année elle tourne sous la direction d'un géant, "Les insurgés" (1949) de John Huston ; Jennifer Jones y joue une révolutionnaire cubaine.

Cette même année 1949 elle se marie avec son pygmalion David O.Selznick avec qui elle aura une fille en 1953 peu de temps après qu'elle apprenne le suicide de Robert Walker.

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Après ces beaux films elle joue un personnage emblématique de la littérature dans "Madame Bovary" de Vincente Minnelli. Considéré à juste titre comme l'une des meilleures versions de l'oeuvre mais surtout un des meilleurs rôle de Jennifer Jones. Magnifique film (même si je lui préfère la version française de Chabrol avec Huppert mais là je suis hors sujet !).

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Le prochain film (toujours une production Selznick dois-je le préciser) est un tournage qui ne se passe pas bien, ce sera le signe d'un lente déchéance... "La renarde" (1950) de Michael Powell et Emeric Pressburger. Ce film raconte l'histoire de Hazel une jeune femme indépendante et sauvage proche de la nature et surtout de son renard. Hazel est convoité par un notable voisin chasseur... Le résultat final du film ne plait pas du tout à Selznick qui va demander à Rouben Mamoulian d'effectuer divers changements et des coupes. A sa sortie le film est un échec critique et public.

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A près ce film elle tourne avec les plus grands, "Carrie un amour désespéré" (1952) de William Wyller, "Station Terminus" (1953) de Vittorio De Sica, "La furie du désir" (1954) de King Vidor, "Plus fort que le diable" (1954) de John Huston... Tous de très bons films mais aussi tous des succès plus que mitigés... Il faut attendre sa cinquième nomination à l'Oscar avec "La colline de l'adieu" (1955) de Henry King où Jennifer Jones joue une chinoise qui tombe amoureuse d'un américain en 1949 à Hong-Kong... Oscarisé pour un tel rôle en 1955 aux Etats-Unis on peut comprendre toute la dimension d'un tel film.

Malgré ce regain d'intérêt elle tourne quelques films sans grande importance avant que Selznick ne lance sa dernière grande production "L'adieu aux armes" (1958) de Charles Vidor. Jennifer Jones y interprète, lors de la première guerre mondiale, une infirmière qui tombe amoureuse d'un soldat américain blessé. Le film est un échec cuisant.

Après quelques films sans importance elle retrouve Henry King pour "Tendre est la nuit" (1962) mais le film ne rencontre une fois de plus aucun écho. Après cet échec commencent les années encore plus sombres. Son mari et mentor David O.Selznick meurt. Ce dernier, après ses  derniers échecs, la laisse sans le sou. Après la solitude et la dépression Jennifer Jones tente de se suicider en 1967. Elle reprend le dessus, remonte sur le planches, s'inscrit même à l'Actor Studio (après 25 ans de carrière !). Elle se remarie en 1971 avec un riche collectionneur.

Jennifer Jones

Elle réapparait dans ce qui sera son dernier film, dan,s "La tour infernale" (1975) de John Guillermin où elle retrouve Willima Holden son partenaire de "La colline de l'adieu". Après ce succès du film catastrophe un nouveau drame arrive, sa fille Mary Jennifer se suicide en 1976.

Ce drame marque une rupture. Jennifer Jones quitte définitivement le monde du cinéma et se consacre désormais essentiellement à la psychologie. Elle fonde pour cela "Jennifer Jones Simon Foundation for mental health and education" en 1980.

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W
Jennifer Jones est une actrice que j'apprécie beaucoup. J'avais prévu de lui rendre un hommage sur le cinéma d'Olivier en début d'année, mais le temps m'a manqué pour le faire. Merci pour cet article très complet.
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C
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S
Eh oui j'ai aussi constaté l'incroyable absence sur le net et dans les médias de ce triste évènement... Même chez les allocinéens et autres cinéphiles on peut dire qu'elle a été vite oublié.
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P
merveilleuse JennieBien Heureux de constater que le décès de Jennifer Jones n'est pas complètement passé inaperçu ! J'ai pour ma part appris la nouvelle il y a seulement trois jours, par hasard, sur internet.
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