Like someone in love (2012) de Abbas Kiarostami
Après le magnifique "Copie conforme" (2010) et l'Italie le réalisateur iranien pose ses valises au Pays du Soleil levant. Quel autre réalisateur arrive à si bien sentir et ressentir une culture différente que la sienne ? Après avoir fait mouche chez les italiens il nous offre là un film dont l'âme est définitivement japonaise. La première vraie qualité du film (et de son réalisateur) est de savoir retranscrire l'ambiance zen et nippone sans tenter d'y mettre un quelconque ingrédient plus "persan" (ou autre).
Mariant toujours aussi bien les parties bavardes que les silences Abbas Kiarostami pêche pourtant plus dans le fond de son histoire. En effet ayant eu l'inspiration lors d'un voyage où il avait été intrigué par une jeune fille vêtue en mariée qui était en faite une prostituée étudiante on se demande vraiment ce qu'il a voulu démontrer. Le lien entre le vieillard et la jeune étudiante reste beaucoup trop flou, on peut laisser place à l'imaginaire mais il faut aussi parfois savoir donner un peu plus. Certains passages (bavards) sont très peu intéressants (la peinture au début ?!!). Un voyage d'une beauté plastique certaine, des acteurs magnifiques mais qui ne crée jamais un emballement car il y a quelque chose de trop sophistiqué, que la forme ne peut estomper. La fin aussi inattendue que trop abrupte est sans trop maladroite car elle n'est pas en adéquation avec la peinture lancinante que Kiarostami fait du Japon. Un beau film donc, aux qualités évidentes mais qui manque de profondeur.
Note :