Les stars et l'érosion de leur talent

par selenie  -  6 Février 2009, 18:54

En repensant à certaines stars et à leur dernier film (notamment cinéastes) je me suis demandé le pourquoi de la chose, à savoir comment certains déclarés comme des génies à leurs débuts ont pu perdre leur aura, ou du moins leur génie pour n'avoir que du talent ?!

Je pense d'abord aux réalisateurs, il me vient en premier lieu des noms comme William Friedkin, Francis Ford Coppola ou plus récemment Oliver Stone.

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Pour William Friedkin, il débute avec des films énormes et marquant, "French Connection" (1972) et "L'exorciste" (1974). On lui promettait un avenir doré et une carrière parmi les plus grandes. Après ces deux films il passe une dizaine d'année moindre mais de valeur qui se termine avec "Los Angeles Police d'Etat" (1985)... Ensuite force est de constater que William Friedkin s'enfonce, se perd dans une carrière en perte de vitesse, avec des films qui ont beaucoup moins d'envergure et qui ne marquent plus leur époque. dernièrement "L'enfer du devoir" (2000), "Traqué" (2003) et "Bug" (2007) sont la preuve que William Friedkin a perdu son génie. Ces films sont dignes de n'importe quel faiseur de Hollywood et donc ses 3 derniers films ne surnagent que par le savoir-faire et l'expérience du cinéaste.

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Pour Francis Ford Coppola le constat est quasi le même. Après un début tonitruant avec "Le parrain" (1972), "Conversation secrète" (1974) et "Apocalypse Now" (1979) il devient le chef de file du renouveau hollywoodien devant Spielbertg, Lucas, De Palma et consorts.
Mais comme William Friedkin les qualités de ses films déclinent petit à petit. Après des films plus ou moins réussis comme "Outsiders" (1983), "Rusty James" (1984), "Cotton Club" (1985) on ne peut que remarquer que jusqu'à aujourd'hui ses films ne restent plus dans les mémoires (à part peut-être "Dracula" en 1991) et que le tout surnage pour les mêmes raisons que Friedkin, ils ne sont tout de même pas manchot c'est certain.

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Oliver Stone, de la génération juste après, à un déclin plus marqué. De "Salvador" (1986) à "L'enfer du dimanche" (1999) on peut dire qu'il n'a pas râté un film, tous méritent au minimum 2 étoiles en étant objectif (même tous au moins 3 pour moi). Mais arrive en 2005 le film qui annonce le début de la fin ... "Alexandre"... Un ratage énorme où le poil à gratter ne trouve rien d'autre qu'une pseudo-dénonciation de l'homosexualité du conquérant, où la maman d'Alexandre ne fait pas plus âgée que celui de son fils, en fait,  le film n'a qu'une qualité celle de ses costumes et de ses décors. On pense alors à un accident, Stone va se ressaisir c'est sur ! Que nenni ! Coup sur coup arrive après "World Trade Center" (2006) et "W. l'improbable président" (2008) deux films complaisant dénués de polémiques... Serait-ce les 5 ans d'absence pour tourner des documentaires qui auraient fait perdre le goût du cinéma provoc à Oliver Stone ?! On peut se poser la question.

Pour William Friedkin et FF Coppola on peut se poser des questions ; le succès n'a plus été au rendez-vous ? "Apocalypse Now" a coûté trop cher ? Les producteurs pensent plus aux pognons qu'à l'art ? Ils ont perdu l'envie ?... etc...

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Mais dans ce cas pourquoi d'autres de la même génération n'ont-ils pas les mêmes problèmes ?

En y pensant il y en a bien d'autres sur lesquels on pourrait aussi discuter. Mais c'est peut-être aussi ça le génie, survivre et continuer à faire les films qu'ils désirent.


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Léger bug à propos de "Bug"D'accord avec le commentaire de "heavenlycreature", il faudrait reconsidérer le film de William Friedkin : "Bug". Premièrement, la pertinence du scénario et sa lecture à différent degrés. Est-ce un film critique (au premier degré) des expériences inavouables et autres manipulations génétiques faites par l'armée (qu'elle soit américaine ou autre) ? Est-ce un film social, par le fait qu'une femme brisée (superbement interprétée par Ashley Judd), en perte de tout repère, se fasse autant influencer par un homme venu de nulle part ? Est-ce une autre interprétation de la possession (cf. L'exorciste) ? Est-ce un film sur la folie, sur la paranoïa ? Les autres personnages que côtoie le personnage d'Agnes existent-ils vraiment (là, on entre dans le pur fantastique) ? "Bug" est en plus quasiment filmé en huit-clos, ce qui ajoute un certaine difficulté à la réalisation. Sans oublier la performance d'acteur ("Bug" étant avant ce film, une pièce de théâtre) : Ashley Judd, méconnaissable, Michael Shannon, acteur de la pièce originelle qui a dû changer son jeu pour le cinéma, Harry Connick Jr., étonnant... On reproche souvent dans les dernières minutes du film, un certain "cabotinage" d'Ashley Judd, mais son personnage enfermé dans la culpabilité de la perte de son fils, entrainée dans une profonde paranoïa, sombre dans un comportement totalement dénué de sens, extrême, qui peut paraître burlesque tellement il est excessif. Donc, "Bug", un film à voir absolument.
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H
Article intéressant bien que je ne sois pas vraiment d'accord sur Friedkin qui a prouvé avec "Bug" l'étendue de son génie.
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