Thérèse Desqueyroux (2012) de Claude Miller
Seconde adaptation du roman de Mauriac (après celle de 1962) et dernier film de feu Claude Miller décédé il y a quelques mois... Thérèse Desqueyroux est un roman dont le fond du propos est toujours d'actualité, car déjà en avance sur son temps ; un appel à la liberté individuelle, une liberté de conscience contre les convenances et les clivages sociaux et divers.
Alors que le roman est un flashback à partir du retour de Thérèse du tribunal vers la demeure familiale, pendant lequel elle repense au passé et au cheminement qui l'a mené jusqu'à l'acte criminelle elle rédige une sorte de confession explicative pour son époux... Miller lui en fait un scénario linéaire qui reste fidèle au roman, qui retranscrit partfaitement l'atmosphère, les personnages... etc... Mais qui omet la confession ; en effet la conclusion, le pourquoi du comment du passage à l'acte est effleurée à tel point que ça s'arrête à "je ne sais pas ce qui m'a pris", tandis que la fin laisse supposer qu'il y a toujours un attachement entre les époux. La violence de l'annonce de l'exil de Thérèse et le sens d'une Liberté féministe est juste survolée. Heureusement Miller réalise un beau film, aux plans superbes, au casting réussit notamment Lellouche qui s'en sort bien. Par contre si Tautou incarne joliment Thérèse elle est trop inerte, une Thérèse perdue ne sachant pas elle-même ce qu'elle veut, sorte de gamine capricieuse alors qu'elle est éprise d'une réelle liberté. La forme classique sied merveilleusement bien à ce classique de la littérature mais le fond manque un peu plus de chair.
Note :