Rhapsodie en août (1991) de Akira Kurosawa
Avant dernier film du maitre japonais coupable de nous avoir offert quelques chefs d'oeuvres intemporels comme "Les sept Samouraïs" (1957), "Sanjuro" (1962) ou "Kagemusha" (1980)... Presque étonnant qu'il réalise ce film juste après "Rêves" (1990) alors qu'il sortait un film tous les 5 ans seulement depuis 1965... Adapté du roman "Nabe no naka" de Murata Kiyoko Kurosawa signe là un film qui semble empêtré par un sujet trop lourd, surprenant de la part d'un des plus grands réalisateurs mondiaux. Nous sommes donc en début aout 1990 et une grand-mère se fait inviter par un frère qu'elle n'a pas vu depuis des décennies depuis qu'il a émigré à Hawaï (Etats-Unis donc, ça a son importance).
Cependant ce dernier s'est marié à une américaine et a eu un enfant qui a le straits de Richard Gere (oui oui). Le soucis c'est que cette invitation arrive au moment de la commémoration de la bombe atomique sur Nagasaki (9 août 1945 pour mémoire) qui tua le grand-père... La force de Kurosawa est d'instaurer les relations familiales de façon subtile, par petite touche alors qu'en fond, sans pathos, il inscrit dans l'émotion le rappel à la mémoire d'une des plus grandes tragédies de l'Histoire. Malheureusement si on est touché au coeur quelques râtés se font sentir. Les enfants/ados ne jouent pas extrêmement bien, leur candeur est parfois même plutôt ridicule voir grotesque. Ensuite l'arrivée de Richard Gere est une partie peu plausible dans le sens où la culpabilité est trop fortement appuyée, ça manque de subtilité. Une pincée d'humour notamment avec cette grand-mère aussi forte que touchante qui porte le film à elle toute seule. Un humour pas toujours adéquate comme cette dernière scène pourtant sublimement filmée. Les larmes à l'oeil et quelques sourires, une belle histoire mais c'est un film qui resrte mineur dans l'incroyable filmographie de Kurosawa.
Note :