Coldwater (2014) de Vincent Grashaw
Premier long métrage pour celui qui a été producteur, acteur, monteur de "BellFlower" (2011) de Evan Glodell. Il choisit un sous-genre avec le film carcéral pour mineur, déjà vu mainte fois au cinéma. Une plongée dans l'enfer de la délinquance juvénile où souvent le mal s'inverse pour décrire des gardiens plus ou moins sadiques, symbole d'une institution gangrenée... Mais aussi le film, en toile de fond, dénonce la démission des parents. Ce film se place dans un mixte entre le chef d'oeuvre "The Magdalene Sisters" (2003) de Peter Mullan et l'excellent "Dog Pound" (2010) du franchy Kim Chapiron...
Dans le premier on voyait des jeunes filles se faire cloitrer chez les bonnes soeurs pour des raisons plus ou moins sutpides et surtout à cause du pouvoir de l'Eglise Catholique ; ici il s'agit surtout de délinquantsmais pas tous, mais l'exil et la pénitence ont une même origine, la honte des parents... Dans "Dog Pound" on est déjà plus proche du même thème, à la différence près que ce ne sont pas les parents qui punissent mais une décision de justice. Car l'effet choc de "Coldwater" est bien que ce sont les parents qui envoient leur rejeton se faire dresser par des ex-militaires plus ou moins frustrés. Aux States la réhabilitation doit se faire de gré ou de force. Le point fort du film est aussi son point faible, P.J. Boudousqué est un acteur inconnu mais qu'on a pu apercevoir dans des séries comme "American Horror Story" et "Bones". Il est le mixte parfaite entre Casey Affleck et Ryan Gosling, le lien nous saute aux yeux... Malheureusement si le film est bien foutu la ressemblance physique de l'acteur ne permet pas de comparer le réalisateur à Nicolas Winding Refn ! Il y a des limites... "Coldwater" est prenant avec quelques scènes chocs mais il y a, par exemple, plus de démago que dans "Dog Pound", n'oublions pas qu'être dealers n'est pas anodins et le réalisateur choisit l'empathie trop facilement plutôt qu'une neutralité bienveillante. En témoigne aussi cette fin unilatérale. Le film aurait pu être plus fluide également, la faute aux flash-backs, inutilement explicatifs. Néanmoins ce film est un bon film à défaut d'être à la hauteur de ses prédecesseurs.
Note :