Un Tramway nommé Désir (1951) de Elia Kazan

par Selenie  -  7 Octobre 2014, 10:21  -  #Critiques de films

D'après une pièce écrite par Tennessee Williams en 1947 et mis en scène à Broadway la même année par Elia Kazan, cette adaptation ciné reprends la même troupe qu'au théâtre à l'exception de Jessica Tandy qui est remplacée par Vivien Leigh, star de "Autant en emporte le vent"... L'un des plus grands auteurs américains écrit le scénario pour l'un des plus grands réalisateurs de son époque et permet notamment à Marlon Brando d'atteindre définitivement la stratosphère des monstres sacrés après avoir été lancé par Kazan lui-même dans la pièce éponyme et d'avoir tourné son premier film dans "C'étaient des hommes" (1950) de Fred Zinneman... Bref sur le papier ce film a tout du classique mythique... Et il l'est... Une dame qu'on devine de la Haute rejoint sa soeur qui s'est mariée avec un ouvrier d'origine polonaise. Ce dernier va chercher à savoir pourquoi elle est revenue vers sa soeur...

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On retrouve les thèmes de prédilection de Williams, solitude et instabilité psychologique avec en prime ici, deux faces de l'Amérique. Blanche Dubois n'est pas sans rappeler Scarlett O'Hara, interprétée toue sles deux par Vivien Leigh. Le sud se retrouve donc face au nord, incarné par l'ouvrier issu de l'émigration. Le film fit son effet à l'époque, coupé de 4mn de scènes jugées indécentes l'oeuvre ne retrouvera son intégralité qu'à partir de 1993. Autre anecdote, Kim Hunter (Stella) fut plus ou moins bannie des studios pour sympathie communiste avant d'être relancée par la pièce et le film mis en scène par Elia Kazan, un des dénonciateur maccarthyste !... Mais le film est devenu mythique surtout pour l'incarnation tout de souffre et de fureur de Marlon Brando, dont le plan en t-shirt en et en sueur est devenu culte. Dans un décor d'hôtel miteux on deveint voyeur d'un époux qui hait sa belle-soeur dont le passé va amener à la folie. Derrière la sensualité toujours incarnée par Brando on est témoin de la déchéance d'une femme et de l'impuissance d'une autre, trop partagée entre son mari et sa soeur. Les décors sont au diapason du clair-obscur omniprésent, choix d'un réalisateur qui signent une mise en scène superbe. Le film est un des premiers grands exemples de l'Actors Studio avec la preuve par 3, Kim Hunter, Vivien Leigh et Karl Malden ayant chacun 1 Oscar pour leur performance (Brando battu par Bogart pour "African Queen"), en prime l'oscar pour les meilleurs décors... Un grand film, pour diverses raisons parfois extérieurs à l'oeuvre, qui fera que Brando tournera encore pour Kazan que pour le meilleur et Williams signera le scénario de "Baby Doll" pour Kazan quelques années après. 

 

Note :            

 

18/20
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P
Immense classique, un tram qu'on prend encore aujourd'hui avec le plus grand plaisir. Et que dire sinon que de la Blanche à la Blanchett Jasmine de Woody Allen, il n'y a qu'un petit saut qui va de la Nouvelle Orléans à la Californie.
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I
" STELLLL-AAAAAA "
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