Wild (2015) de Jean-Marc Vallée
Après le succès critique et public mérité de "Dallas Buyers club" (2014) le réalisateur canadien Jean-Marc Vallée revient avec ce qui est nettement un "Into the wild" (2008) de Sean Penn au féminin. Un voyage spirituel, un road-movie solitaire pour un périple qui doit permettre au personnage principal de comprendre et/ou retrouver son vrai soi... Paysages magnifiques, rencontres improbables, réflexions plus ou moins philosophiques... etc... A la différence près, qu'outre le changement de sexe, qu'ici l'héroïne a un passé plus tumultueux que celui de Sean Penn. La recherche d'une rédemption est donc la vraie différence du film.
Adapté du roman autobiographique de Cheryl Strayed (best-seller épopnyme de 2012) on suit donc l'aventure d'une jeune femme qui devrait nous émouvoir d'un côté et nous dépayser de l'autre. Malheureusement ni l'un ni l'autre n'est abouti de façon à nous toucher de plein fouet. Usant et abusant de flash-backs au pathos éhonté et sans finesse le réalisateur nous détache à chaque fois du vrai intérêt du film, à savoir le trip d'une jeune femme pendant le PCT (Pacific Crest Trail), l'un des sentiers de randonnée les plus difficiles des Etats-Unis. Jamais on ne ressent réellement la difficulté du terrain, l'énorme sac (faut être conne !) prenant quasi tous les rebondissements à son compte ; ajouté aux coupures régulières des flash-backs on décroche trop souvent. Conséquence on n'arrive jamais à s'interesser à l'aventure "intérieure" de l'héroïne. L'autre personnage du film, la Nature omniprésente, ne prend jamais une importance qui parait pourtant capitale dans un tel périple. Un bon petit film donc mais sans rien d'extraordinaire. Le réalisateur avait prévu à l'origine de se passer de musique lorsque Cheryl était seul dans la faune et la flore, ça aurait été effectivement pu être intéressant sachant que la vraie Cheryl n'avait pas de musique avec elle et que la Nature aurait pu reprendre ses droits... Outre le passé difficile de l'héroïne, mais éculé en tant que thème, ça reste un road-movie trop balisé et pas assez surprenant pour atteindre le niveau de "Into the wild"...
Note :