50 nuances de Grey (2015) de Sam Taylor-Johnson
Voici donc le film évènement, celui tant attendu depuis que la bande-annonce divulguée en juillet 2014 ait été vue plus de 100 millions de fois, soit environ autant que les ventes du roman dans la monde. Pour la mise en scène le choix s'est arrêté à Sam Taylor-Johnson, réalisatrice du remarqué "Nowhere Boy" (2009). Le débat fut plus houleux (avec notamment le fan club très actif) il y a eu aussi de grandes tergiversions sur le casting et, au final, les deux rôles principaux reviennent à deux inconnus (ou presque). Christian Grey est incarné par Jamie Dornan déjà vu en Fersen dans "Marie-Antoinette" (2005) de Sofia Coppola et dans quelques épisodes de la série "Once upon a time" (2011-2012). Anastasia Steele est elle interprétée par une fille de... puisqu'il s'agit de Dakota Johnson, fille de Don Johnson et Melanie Griffith (portrait craché de ses parents soit dit en passant). Un beau mec qui semble déjà chavirer le coeur des filles en fleurs et une femme juste assez jolie mais pas trop pour que ces mêmes filles en fleurs puissent s'y croire.
A priori les dialogues du roman sont particulièrement cons (oui c'est le mot), allant de la simple bêtise à la niaiserie en passant par (justement) le moins de nuances possibles ; très bon article sur le sujet ICI ... Le film ne brille pas non plus par ses dialogues, certaines répliques frisent tellement le ridicule puéril et la naïveté que ça prête forcément à sourire. On en arrive à ce qui intéresse forcément, le sexe. Pour faire court sur 02h05 il n'y a guère plus de 10-15mn de scènes "hot". Entre guillemet car il n'y a strictement aucune scène marquante, et aucune scène de sexe plus hot que la moyenne hollywoodienne habituelle. La seule différence reste l'allusion et/ou à quelques soupçons de pratiques peu courantes. Bref tout ça pour ça. Comme le fait remarquer un article de Première "moins cul mais moins con que le livre" car dans la forme ça reste tout de même un film regardable, ennuyeux mais pas mauvais en soi. Malheureusement on est à des années-lumières d'un film sulfureux ou érotico-soft. Dans la relation dominant-soumis, patron-secrétaire on pourrait citer des dizaines de films bien moins timorés et plus fidèle au sujet de fond. Exemples... "Histoire d'O" (1975) de Just Jaeckin, "La secrétaire" (2003) de Steven Shainberg, "Année Bissextile" (2010) de Michael Rowe... Au final un film ennuyeux, qui ne tient jamais ses promesses. Anecdote gratuite : tandis que le monde interdit le film au moins de 16-18 ans la plupart du temps en France c'est moins de 12 ans. Résultat séance complète avec 50% de gamines de 12-15 ans toutes émoustillées, une séance entre agacement et amusement.
Note :